Coeur mining

Danny Reweghs
Danny Reweghs Journaliste

Pris en otage par la baisse du cours de l’argent

14,17 USD – 1C

Le cours de l’argent est en recul de 28,5% depuis le début de cette année, une performance encore nettement plus faible que celle de l’or. Une des spécificités de l’argent est en effet la baisse de la demande industrielle consécutive au ralentissement de l’activité économique. De plus, on prévoit pour cette année une augmentation de la production d’argent comme un produit secondaire des métaux de base. Hors demande d’investissement, le marché mondial de l’argent se trouvera donc en situation de surcapacité. Coeur Mining est le nouveau nom de Coeur d’Alene. Outre le changement de nom, Mitchell Krebs, le nouveau directeur général qui a pris la succession de Dennis Wheeler après 25 années de bons et loyaux services, a décidé de transférer le quartier général du groupe minier de l’Idaho à Chicago. Par ailleurs, la structure opérationnelle de l’entreprise est en chantier et à peu près chaque mine du groupe s’est vue dotée d’un nouveau manager. Mais en dépit de ces mesures, l’environnement opérationnel reste défavorable. Coeur Mining dispose de cinq actifs opérationnels, un projet en phase d’étude de faisabilité – Joaquin en Argentine – et la mine de La Preciosa (Mexico), un actif récemment acquis. En outre, le groupe détient une série de participations minoritaires dans des entreprises d’exploration. Les actifs opérationnels sont Kensington (or, Alaska), Rochester (argent et or, Nevada), Palmarejo (argent et or, Mexique), San Bartolomé (Bolivie, argent) et la plus petite mine d’Endeavor (Australie). Au 1er trimestre, Coeur a produit 3,8 millions d’onces troy d’argent, 22% de moins qu’il y a un an. La production d’or a cependant progressé de 30% à près de 57.000 onces. Le groupe n’a vendu que 3,1 millions d’onces d’argent, ce qui représente 28% de moins qu’au cours de la même période il y a un an. La mine de Kensington a vu sa production diminuer de 12%, mais les coûts de production sont restés identiques. Au 2e semestre, on s’y attaquera à des couches de minerais plus riches, ce qui devrait entraîner une forte augmentation de la production d’or par rapport à 2012. Un or qui représente désormais 40% des revenus du groupe. Cette année, la production totale d’or du groupe devrait s’établir entre 250.000 et 265.000 onces, contre 226.500 onces l’an dernier. Kensington apporte un cinquième du cash-flow opérationnel (ebitda) de Coeur. La part de Rochester est un peu plus élevée, avec 23%. Mais c’est la mine de Palmarejo qui reste de loin le premier contributeur à l’ebitda, avec 37%. A San Bartolomé, l’extension de la capacité de transformation prévue cette année devrait entraîner une augmentation de la production à partir de l’an prochain. Le bénéfice net ajusté a reculé de 84% à 6,8 millions USD soit 8 centimes de dollar par action. Coeur prévoit pour 2013 une production du groupe comprise entre 18 et 19,5 millions d’onces d’argent, contre 18 millions l’an dernier. L’acquisition d’Orko Silver, a accru les réserves du groupe de 99 millions d’onces. L’étude de faisabilité commencera l’an prochain, après quoi la construction propre de la mine s’étalera sur 2015 et 2016. Le début de la production commerciale n’est pas attendu avant fin 2016. Coeur dispose aujourd’hui de 220,4 millions d’onces de réserve prouvées d’argent et de près de 2 millions d’onces de réserves d’or. Pour financer l’achat d’Orko, Coeur a conclu un financement de 300 millions USD.

Coeur Mining s’est certes offert un petit lifting, mais il n’a pas amélioré sa situation pour l’instant. Les producteurs d’argent sont logés à la même enseigne que les producteurs d’or : sans hausse des prix des deux métaux précieux, les cours des actions ne pourront rebondir de manière durable. Coeur a laissé les problèmes opérationnels de 2012 derrière elle et dispose, avec La Preciosa, d’un actif intéressant dans un pays accueillant pour les mines. En outre, La Preciosa permet de réduire la dépendance du groupe à Palmarejo. Coeur Mining a perdu déjà 45% de sa valeur depuis le début de cette année. A 0,6 fois la valeur comptable et compte tenu des réserves présentes, la valorisation est attrayante. L’action est digne d’achat, mais nous limiterions les positions (1C).

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