Cisco Systems

A conserver/Attendre

Le producteur américain d’équipement réseau fait l’objet d’un processus de transformation depuis plusieurs années déjà. Le matériel spécialisé de gestion de réseaux, comme les routeurs et switches, doivent faire progressivement plus de place aux logiciels intelligents qui peuvent assumer une importante part de ces tâches de gestion. Autre problème auquel Cisco est confronté depuis plusieurs trimestres : la faiblesse de la croissance dans les pays émergents. Ce fut encore le cas au cours de la période la plus récente. Sur la période de trois mois clôturée fin octobre, le chiffre d’affaires (CA) de la région Asie-Pacifique a à nouveau reculé, ramenant la contribution au CA de ce marché à seulement 14%. La région asiatique est également la moins rentable pour Cisco, avec une marge de bénéfice brute de 58,8%, contre une moyenne du groupe à 63,3%. En Chine, la situation devient dramatique. Sous l’effet de la concurrence des entreprises locales, le CA y a fléchi de 33% après un repli de 23% un trimestre plus tôt. Au niveau du groupe, le CA s’est accru de 1,3% sur base annuelle, à 12,2 milliards USD. La vente de produits s’adjuge encore l’essentiel du CA, avec une part de 77%. Les Services produisent le reste. Parmi les produits, les activités Hardware classiques sont toujours les plus importantes. Les routeurs et switches représentent même un peu plus de la moitié du CA total. Les switches ont connu une progression de 3% grâce à l’évolution positive des lignes de produits Nexus et ACI. Les ventes de routeurs ont cependant reculé de 4%. Les segments dans lesquels Cisco a connu une forte croissance ces dernières années grâce à des acquisitions, comme le wireless (+11%) et la sécurisation (+25%), se sont bien comportés. La contreperformance en Asie a été quelque peu compensée par l’évolution de la région EMEA, qui a pris l’ascendant avec une croissance du nombre de nouvelles commandes de 6%. Le marché domestique a également connu une légère avancée, avec une hausse des commandes de 2%. Au niveau des marchés de débouchés, plusieurs éléments sont à signaler. Les commandes publiques ont progressé de 13%, celles en provenance des USA connaissant même une hausse de 22%. Les service providers ou opérateurs de télécoms sont cependant restés en retrait, avec un repli de 10%. Les grandes sociétés de télécom ont réduit leurs commandes d’équipement réseau pour diverses raisons. Cisco n’a pas cité de nom mais on sait qu’en début de semaine, le géant télécom américain AT&T a réduit son budget de 14%. L’une des causes est la discussion autour de la neutralité du réseau. Si les opérateurs ne peuvent pas demander plus, à l’avenir, pour des communications plus rapides, ils seront plus réticents à investir dans l’accroissement de capacité. Le book-to-bill ratio (nouvelles commandes/CA réalisé) est inférieur à 1 au niveau du groupe, ce qui n’est pas bon signe. Le bénéfice net a reculé de 8,4%, à 1,83 milliard USD. Une partie de cette baisse est imputable à des coûts de restructuration. Par action, le bénéfice a toutefois progressé de 2%, à 0,54 USD grâce au rachat d’actions propres, un programme auquel Cisco a consacré plus d’un milliard USD au trimestre écoulé.

Conclusion

Malgré les résultats en demi-teinte, Cisco se porte plutôt bien en Bourse. Compte tenu des perspectives incertaines, nous pensons que Cisco ne mérite pas de valorisation plus élevée actuellement (C/B attendu de 13).

Conseil: conserver/attendre

Risque: moyen

Rating: 2B

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