Cisco Systems

A conserver

Cisco Systems traverse une période difficile. En Bourse, 2013 a été une année perdue pour les actionnaires du producteur américain d’équipements de réseaux. L’action a décroché en décembre après la révision à la baisse des prévisions de croissance à long terme et ne s’en est pas remise depuis. Ce n’était d’ailleurs pas la première fois que les attentes étaient revues à la baisse. Jusqu’en 2012, la direction projetait une croissance du chiffre d’affaires (CA) de plus de 10%. Les objectifs ont ensuite été ramenés entre 5% et 7%, puis, à la fin de l’année dernière, entre 3% et 6%. Les budgets informatiques sont sous pression et la tendance au cloud computing pèse sur les investissements dans le matériel. De plus en plus de tâches réseaux qui nécessitaient du matériel peuvent à présent être accomplies par des logiciels. Cisco tente de surfer sur cette tendance à grands coups d’acquisitions, mais l’adaptation du modèle d’affaires exige du temps. Le groupe souffre également du net ralentissement de la croissance dans les pays émergents, qui représentent un cinquième du CA. D’autant qu’en Chine, Cisco est de surcroît confronté à une concurrence locale féroce avec Huawei. Résultat : les commandes en provenance des pays BRIC ont à nouveau baissé de 10% au cours du trimestre écoulé. Et pour couronner le tout, les opérateurs de télécommunications ont réduit leurs investissements. Cisco a dès lors été contraint d’annoncer des prévisions décevantes pour le trimestre en cours. Le CA devrait ainsi reculer de 6 à 8% entre février et avril. Les ventes du groupe – 11,2 milliards USD – avaient pourtant excédé les attentes au cours de la période de trois mois qui s’est clôturée en janvier, malgré un recul de respectivement 7,8% et 7,4% sur bases annuelle et trimestrielle. La part des services dans le CA a augmenté à 24,5% grâce à une croissance de 2,7%. Les ventes de produits ont cependant reculé de 10,7%. Ce sont donc surtout les activités classiques qui ont déçu. Les ventes de routeurs et de switches se sont contractées, respectivement de 11% et 12%. La gamme Cisco est en phase de transition dans l’attente d’une nouvelle génération de produits qui proposeront des fonctionnalités supplémentaires, et notamment la possibilité d’interconnecter différents types d’appareils. Cisco veut profiter de l’augmentation du nombre d’utilisateurs d’appareils mobiles et de la croissance du trafic de données qui l’accompagnera. La rentabilité est également en recul, avec une augmentation de la part des produits moins chers dans le CA. La marge brute sur les produits a baissé à 48,7%, contre 60,1% au trimestre précédent. Au niveau du groupe, la marge brute est retombée à 53,3%, contre 61,3% au cours des trois premiers mois de l’exercice fiscal 2013-2014. Le groupe s’est engagé à distribuer la moitié de ses cash-flows libres à ses actionnaires. Au cours du dernier trimestre, il a racheté pour 4 milliards USD d’actions propres et relevé le dividende trimestriel de 17 à 19 centimes de dollar, ce qui, au cours actuel, correspond à un rendement brut d’environ 3,5%. Cisco a clos le trimestre avec une position nette de trésorerie de près de 30 milliards USD.

Conclusion

Le principal problème de Cisco est le manque de croissance, associé à une baisse de la rentabilité. On aurait tort de condamner Cisco pour autant. Vu les finances saines, la valorisation assez basse (rapport cours/bénéfice de 10), les rachats d’actions propres et le dividende, le risque de baisse est cependant limité.

Conseil: conserver/attendre

Risque: moyen

Rating: 3C

Partner Content