Cisco Systems

Nouvelle vague de licenciements

24,01 USD – 3C Conserver

Le producteur américain d’équipement réseaux a terminé l’exercice 2012-2013 en beauté, avec un 4e trimestre qui a dépassé les prévisions. On ne peut hélas pas dire la même chose de l’action, qui a pris une sérieuse raclée en réaction à l’annonce de perspectives décevantes et de la prévision annoncée d’un redressement plus lent que prévu. Jusqu’à la publication du rapport trimestriel, Cisco surperformait de 15% le Nasdaq Composite depuis le début de l’année. Depuis le repli de cours de près de 10%, l’action signe une évolution à nouveau conforme à celle de l’indice technologique. Le nouvel objectif annoncé par le directeur Chambers est une hausse de son chiffre d’affaires (CA) annuel comprise entre 5 et 7%. Son bénéfice par action devrait s’accroître de 7 à 9%, un objectif qui doit être réalisé notamment grâce au rachat d’actions propres. Au cours de l’exercice à peine clos, ces prévisions ont été atteintes. Le CA s’est apprécié de 5,5%, à 48,6 milliards USD et le bénéfice a même signé une hausse de 24%, à un peu moins de 10 milliards USD. Pour le 1er trimestre en cours, le groupe prévoit seulement une augmentation de son CA de 3 à 5%, ce qui est inférieur au consensus. Ces prévisions prudentes contrastent avec l’optimisme antérieur de Cisco par rapport à la vigueur du redressement économique, qui ne semble finalement pas être aussi évidente que prévu. Au trimestre écoulé, le CA du groupe (12,42 milliards USD) s’est apprécié sur base annuelle de 6,2%, alors qu’en rythme trimestriel, on note une hausse de 1,6%. Constat étonnant : le CA en Asie a reculé de 2,8%, le Japon et la Chine étant clairement en retrait. La région européenne, qui est regroupée à l’Afrique et au Moyen-Orient pour le reporting, fut encore la dernière de la classe au cours des précédents trimestres, même si elle a noté, entre mai et juillet, une hausse de son CA de 11,5%. La part de la vente de produits dans le CA total est stable depuis quelque temps autour de 78%, le solde provenant des services. Le CA des produits s’est accru de 5,4% mais les services ont fait encore mieux, avec une hausse de 8%. En ce qui concerne le nombre de commandes, on constate la même tendance que pour le CA. Les commandes de produits ont progressé de 4%, où l’Asie est à nouveau le plus en retrait (-3%), mais où l’Europe a surpris positivement (+6%). Les activités classiques du groupe, la vente de routeurs et de switches, représente toujours près de la moitié du CA du groupe. Ces dernières années, Cisco a diversifié ses activités dans d’autres secteurs qui misent également sur la croissance du trafic de données (mobiles). Dans ce cadre, le groupe a procédé à plusieurs acquisitions (trois au trimestre écoulé) et est désormais également actif dans la sécurisation, le cloud computing, les applications sans fil et les data centers. Ces deux dernières divisions représentent au total 10% du CA mais ont pu présenter une croissance de respectivement 32% et 43%. Les dépenses opérationnelles ont reculé de 3,8% au trimestre écoulé mais malgré l’allègement des frais, la marge brute a reculé à 58,9% (60,7% un an plus tôt) en conséquence de la part plus élevée de produits dégageant une marge plus faible dans le CA du groupe. Les dépenses opérationnelles ont baissé par rapport au CA, ce qui a permis à la marge d’EBIT d’augmenter à 22,6%, contre 20,5% un an plus tôt. Ce qui n’a pas empêché Cisco d’annoncer une nouvelle vague de licenciements. Cisco dispose d’une trésorerie nette de 6,32 USD par action.

La performance opérationnelle de Cisco peut être qualifiée de bonne et nous attribuons donc plutôt la sanction à des prises de bénéfices inspirées par les prévisions prudentes pour le trimestre courant, excellent prétexte s’il en est. Cisco git cependant en profondeur, comme en témoigne la nouvelle vague de licenciements. Si nous prenons en compte la trésorerie importante, l’action capitalise à seulement 2 fois le CA et 10 fois le bénéfice attendu pour l’exercice en cours. Historiquement, ce n’est pas excessif, mais la croissance faible doit également être prise en compte. Le rachat d’actions propres et le dividende (0,17 USD/trimestre) font office de pare-chocs et limitent le risque de baisse. A conserver (rating 3C).

Partner Content