Cisco peu affecté par la crise

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Les chiffres trimestriels de Cisco Systems sont conformes aux attentes. Les retombées directes de la crise sur le groupe sont pour l’heure limitées. La fermeture temporaire de plusieurs de ses usines ne remet pas en cause les pronostics relatifs au trimestre en cours.

L’incidence de la pandémie sur la croissance économique mondiale sera tout sauf négligeable; pour Cisco, elle se traduira notamment par une baisse des investissements en informatique et éventuellement, par des problèmes de paiement au niveau de ses clients. A l’autre bout du spectre, sa plateforme de visioconférence WebEx est plus utilisée que jamais.

Cisco achève le deuxième trimestre (novembre-janvier) de son exercice décalé sur un recul (le premier en deux ans) de 3,5%, à 12 milliards de dollars, de son chiffre d’affaires (CA) en glissement annuel. Le CA du pôle Infrastructure Products cède 8%, à 6,53 milliards de dollars. Ce segment englobe l’activité classique du groupe, comme les routeurs, les commutateurs et autres équipements destinés au transport et au stockage de données dans des réseaux de grande ampleur; il s’agit donc de produits de type aussi bien logiciel que matériel. Les résultats de la division Services ont bondi de 5%, à 3,33 milliards de dollars. Ceux des Applications se sont tassés de 8%, alors que les chiffres des Solutions de sécurité, le plus petit des pôles, s’envolaient de 9%. Une formule d’abonnement assure 72% du CA, contre 65% l’an dernier. Bien que le bénéfice net soit demeuré inchangé en un an (3,3 milliards de dollars), les rachats d’actions l’ont fait passer de 0,73 à 0,77 dollar par titre. L’allégement des dépenses opérationnelles a permis à la marge bénéficiaire brute de grimper à 66,4%, contre 65,9% trois mois plus tôt. Les commandes ont diminué de 6%, surtout au niveau des opérateurs de télécommunications (-11%) et des entreprises (-7%), seules celles des pouvoirs publics demeurant stables.

Cisco achèvera son troisième trimestre sur un CA en baisse (de 1,5 à 3,5%) en glissement annuel – son deuxième recul consécutif. La marge bénéficiaire brute se situera entre 64,5% et 65,5%. A plus long terme, le groupe devrait pouvoir profiter du déploiement de la 5G. Il a racheté au deuxième trimestre 18 millions d’actions propres, pour un montant de 870 millions de dollars, ce qui porte à 1,64 milliard de dollars le total pour le premier semestre, un chiffre en net repli en un an. Sur l’ensemble de l’exercice, les rachats atteignent 20 milliards de dollars, à quoi s’ajoute le paiement des dividendes. Les cash-flows disponibles ne dépassant pas 11,3 milliards de dollars par an, Cisco a dû puiser dans sa trésorerie. Celle-ci est passée de plus de 73 milliards de dollars il y a deux ans à 27,1 milliards aujourd’hui. Elle s’est tassée de 6,3 milliards depuis le début de l’exercice il a donc fallu freiner les dépenses. L’endettement s’établit à 17,1 milliards de dollars. Les liquidités diminueront de 2,6 milliards encore quand la reprise d’Acacia Communications sera finalisée, en principe d’ici au mois de juillet. Le dividende n’est pas menacé. Cisco lui a consacré 1,49 milliard de dollars au deuxième trimestre, ce qui porte à 2,36 milliards le montant payé aux actionnaires. Même après avoir augmenté le dividende de 0,35 à 0,36 dollar, le groupe distribue toujours moins de 50% de son bénéfice. Au cours actuel, le rendement du dividende est de 3,4%.

Conclusion

Malgré ses efforts pour générer davantage de revenus récurrents, Cisco reste une entreprise cyclique. Si la pandémie ne l’affectera pas directement, le groupe ne restera pas intouché. Le ralentissement temporaire des rachats affaiblit le soutien porté à l’action. Cisco n’est pas exagérément cher et paie un dividende stable.

Conseil: conserver/attendre

Risque: moyen

Rating: 2B

Cours: 42,78 dollars

Ticker: CSCO

Code ISIN: US17275R1023

Marché: Nasdaq

Capit. boursière 181,4 milliards USD

C/B 2019: 15

C/B attendu 2020: 13

Perf. cours sur 12 mois: -22%

Perf. cours depuis le 01/01: -11%

Rendement du dividende: 3,4%

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