Cisco émet des perspectives décevantes

L’entreprise technologique a publié de bons résultats trimestriels, mais ses projections ont déçu.

Entre mai et juillet, le dernier trimestre de son exercice fiscal 2019, le chiffre d’affaires (CA) a progressé de 4,6% en base annuelle, à 13,4 milliards de dollars, conformément aux attentes. Le bénéfice net ajusté a gagné 9%, à 3,59 milliards de dollars, et le bénéfice par action, 19%, à 0,83 dollar. La même tendance s’observe sur l’ensemble de l’exercice. En 2019, le bénéfice a augmenté de 9%, à 13,77 milliards de dollars, et le bénéfice par action, de 20%, à 3,1 dollars. La division Infrastructure Products, qui contribue toujours le plus au CA consolidé, a enregistré une croissance de 6%, mais Applications (+11%) et Security (+14%) ont fait mieux. Quant à la division Services, elle a vu son CA croître de 4%, à 3,3 milliards. Le nombre de nouvelles commandes est resté stable, avec un statu quo sur le marché domestique de Cisco, une légère croissance en Europe (+4%), mais un net recul en Asie – en Chine, où en raison du conflit sino-américain, Cisco est exclue de la plupart des marchés publics, les ventes ont baissé d’un quart. Par ailleurs, les opérateurs de télécommunications ont moins fait appel à l’entreprise (commandes: -21%).

Pour le trimestre courant, la direction s’attend à une hausse du CA de 0 à 2%, soit de 13,1 à 13,3 milliards de dollars. Or le consensus s’établit à 13,4 milliards. Les perspectives en matière de bénéfice par action, entre 0,8 et 0,82 dollar, aussi sont légèrement en deçà des prévisions moyennes des analystes (0,83 dollar). En rachetant massivement ses actions, Cisco a creusé l’écart entre le bénéfice net et le bénéfice par action. Le nombre d’actions en circulation a diminué de 8% au cours de l’exercice 2019, et sur la décennie écoulée, de pas moins de 29%!

Cisco a distribué un dividende de 0,35 dollar, soit une dépense de 1,49 milliard de dollars, au dernier trimestre de son exercice 2019. Elle y a également dépensé 4,52 milliards de dollars pour racheter 82 millions de ses actions. La rémunération totale des actionnaires s’élève dès lors à un peu plus de 6 milliards de dollars. Sur l’exercice, Cisco a alloué plus de 20 milliards de dollars au rachat de ses actions. A l’inclusion des dividendes, la dépense atteint 26 milliards de dollars, bien plus que les cash-flows dont l’entreprise disposait (15 milliards).

Fin juillet, elle avait 33,41 milliards de dollars en caisse, contre plus de 40 milliards de dollars de plus, en janvier 2018. La dette à long terme ne dépasse cependant pas 24,67 milliards de dollars, dont 11 milliards de dollars viendront à échéance au cours des trois prochaines années. Mais si la trésorerie nette est confortable au premier abord, n’oublions pas que Cisco rétribue généreusement les actionnaires et est généralement très active sur le front des acquisitions. Cisco distribuera désormais environ la moitié de ses cash-flows disponibles. A dividende égal, les rachats d’actions devront donc nettement diminuer. Ce ne sera pas visible dans l’immédiat puisque, en vertu du programme en cours, Cisco peut encore racheter pour 13 milliards de dollars de ses actions.

Conclusion

Au vu des perspectives et du carnet de commandes, nous maintenons que Cisco est une entreprise cyclique vulnérable à un ralentissement de la croissance. Les rachats d’actions ont gonflé le bénéfice, mais leur effet va se dissiper ces prochains mois. Malgré la baisse du cours de 20% depuis le sommet atteint en juillet, nous restons d’avis qu’il vaut mieux vendre le titre.

Conseil: vendre

Risque: moyen

Rating: 3B

Cours: 47,05 dollars

Ticker: CSCO US

Code ISIN: US17275R1023

Marché: Nasdaq

Capit. boursière: 200,4 milliards USD

C/B 2018: 17

C/B attendu 2019: 14

Perf. cours sur 12 mois: +1%

Perf. cours depuis le 01/01: +8%

Rendement du dividende: 3%

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