Cisco à son plus-haut depuis 2001

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En attendant les chiffres du troisième trimestre de l’exercice fiscal 2018, les actionnaires du groupe technologique ont porté le titre à son niveau le plus élevé depuis 2001. Les résultats sont bons, mais en l’absence de perspectives de croissance à court terme, le titre est trop cher.

Rien que l’année dernière, le cours de Cisco avait progressé de 32%. Une évolution qui mérite d’autant plus la mention que le groupe n’avait pu se targuer d’une hausse de son chiffre d’affaires (CA) que lors d’un seul des huit trimestres précédents.

A l’instar d’autres entreprises technologiques “classiques”, il s’affaire à transformer son modèle d’affaires basé sur la vente de produits. Le groupe doit composer avec une difficulté supplémentaire: le hardware constituait sa colonne vertébrale. C’est toujours le cas, mais la dépendance de Cisco vis-à-vis de l’infrastructure réseau (routeurs et commutateurs) diminue. Le groupe a étendu sa gamme hardware en y ajoutant des fonctionnalités logicielles et une formule d’abonnement qui doivent déboucher sur davantage de recettes récurrentes en lieu et place des rentrées uniques découlant de la vente de produits. Ces dernières années, Cisco a accompli plusieurs pas en avant importants dans l’optique de la mise en oeuvre de ce modèle d’entreprise, notamment en procédant à des rachats d’entreprises. La part des recettes récurrentes dans le CA global s’est élevée au 3e trimestre à 32%, soit 2% de plus qu’un an plus tôt mais 1% de moins en glissement trimestriel. Le CA du groupe a progressé de 4,4%, à 12,46 milliards de dollars, dépassant d’une vingtaine de millions de dollars le consensus. Les revenus issus de la vente de produits ont pour leur part augmenté de 4,7%, à 9,3 milliards de dollars. Les services ont rapporté 3,16 milliards de dollars, soit 3,4% de plus qu’un an plus tôt. Les routeurs et les commutateurs représentent toujours 57% du CA du groupe.

Pour le trimestre en cours, Cisco table sur une hausse du CA de l’ordre de 4 à 6%. Le bénéfice net s’est apprécié à concurrence de 7%, à 2,69 milliards de dollars. Le nombre d’actions en circulation ayant diminué de 4% en glissement annuel, le bénéfice par action a progressé dans des proportions un peu plus importantes, de 0,50 à 0,56 dollar. A 0,66 dollar par action, le bénéfice ajusté était supérieur d’un centime au consensus. Les revenus reportés (recettes récurrentes générées par les formules d’abonnement) ont progressé de 29%, à 5,6 milliards de dollars. L’augmentation des frais et la pression sur les prix ont rogné la marge brute de Cisco, laquelle est passée de 64,4% l’an dernier à 63,9%.

Au 3e trimestre, Cisco a réalisé un cash-flow opérationnel de 2,4 milliards de dollars, soit un milliard de dollars de moins en glissement annuel. Les actionnaires se sont vu octroyer au total 7,6 milliards de dollars, sous la forme de rachats d’actions et de dividendes. Le dividende trimestriel a été relevé, de 0,29 à 0,33 dollar par action. Fin avril, la trésorerie de Cisco affichait un solde positif de 54,4 milliards de dollars. Un impôt unique de 1,3 milliard de dollars a été prélevé sur les liquidités que le groupe détenait à l’étranger. La dette du groupe s’élève à 28,1 milliards de dollars.

Conclusion

Ces résultats sont bons. Mais, la croissance du groupe demeurant limitée et aucune amélioration à cet égard n’étant anticipée à brève échéance – le basculement du modèle d’affaires demande du temps -, la cherté de l’action (hausse d’un tiers du cours en 12mois) ne se justifie pas. Pour l’heure, Cisco se paie plus cher que la moyenne historique (C/B de 13,5). Nous conseillons dès lors de vendre l’action.

Conseil : vendre

Risque : moyen

Rating : 3B

Cours : 43,57 dollars

Ticker : CSCO

Code ISIN : US17275R1023

Marché : Nasdaq

Capit. boursière : 209,5 milliards USD

C/B 2017 : 20,3

C/B 2018 attendu : 16,9

Perf. cours sur 12 mois : +32,9 %

Perf. cours depuis le 01/01 : +13,5 %

Rendement du dividende : 3 %

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