CF Industries

L’entreprise est passée d’un sommet en 2013 à un plancher cette année. Les prix et les bénéfices demeurent sous pression, à l’instar des actionnaires. Dans une perspective de plusieurs années, cependant, la valorisation est très intéressante, aux normes américaines, à 1,6fois la valeur comptable.

L’agitation des dernières semaines a éprouvé les nerfs des actionnaires du géant des engrais tandis qu’ils attendaient les résultats du troisième trimestre. L’annonce d’une diminution de moitié d’une ligne de crédit importante, de 1,5milliard à 750millions de dollars (USD), surtout, n’a pas été particulièrement bénéfique aux actions et aux obligations. Mais des adaptations dans la structure de coûts et le redressement des prix des engrais ont transformé la perte de près de 10% en un gain de cours de 10%.

En définitive, l’année complète est très difficile pour les actionnaires. Au sein du S&P500 (indice des 500principales entreprises américaines), l’action figure même parmi les dix valeurs les moins performantes. Son cours s’est replié de plus de 30%, parfois même de 40%. Cette valeur récemment intégrée en portefeuille s’était très bien comportée sur Wall Street jusqu’en été 2015. CF Industries n’a été créée qu’au sortir de la Deuxième Guerre mondiale (1946) et n’a fait son entrée sur le New York Stock Exchange qu’en 2005, à l’époque à 3,2USD à peine. Après un sommet à près de 70USD l’an dernier, elle est retombée sous la barre des 20USD. CF Industries est devenue le premier producteur mondial d’engrais azotés ou nitrates. L’entreprise européenne qui s’en rapproche le plus est sans doute le groupe norvégien Yara International. En 2014, les deux entreprises ont d’ailleurs mené des négociations en vue de former le plus grand groupe d’engrais au monde spécialisé dans les engrais azotés, lesquelles n’ont pas abouti. En 2015, CFIndustries a tenté également d’acquérir les usines d’engrais américaines et européennes d’OCI (Orascom Construction Industries), une société de la riche famille égyptienne Sawiris. Ce ne sont pourtant pas ces échecs qui ont pesé sur le cours.

Au deuxième trimestre, le groupe a accusé une perte nette de 30millions USD ou 13centimes de dollar par action. Hors éléments exceptionnels, il comptabilise un bénéfice de 30millions USD ou 0,13USD par action, contre encore 0,54 USDpar action au même trimestre de 2015. Le chiffre d’affaires a aussi baissé de près de 27% par rapport à la période comprise entre juillet et septembre 2015. Après neuf mois, le recul est encore limité à 11,7%, mais du fait de l’érosion de la marge brute de 39,7 à 26,5%, le bénéfice net (ajusté) a plongé de 728 à 199millions USD ou de 3,07USD à 0,85USD à peine (-72%!). D’où la pression énorme sur le cours cette année. En 2012, le groupe avait encore atteint un bénéfice record de 5,58USD par action. Le consensus pour cette année continue de baisser et est actuellement proche d’un dollar par action. La direction n’anticipe pas de redressement des prix avant 2018. Le rapport valeur d’entreprise (EV)/cash-flow opérationnel (EBITDA) s’élève à 11 pour 2017. Le dividende trimestriel de 0,30USD par action n’a pas (encore?) été affecté.

Conclusion

Les prix et les bénéfices demeurent sous pression. La situation financière est également moins favorable depuis quelques années. Dans une perspective de plusieurs années, la valorisation est toutefois très intéressante, aux normes américaines, à 1,6fois la valeur comptable actuellement. L’action reste en portefeuille.

Conseil : digne d’achat

Risque : moyen

Rating : 1B

Devise : dollar (USD)

Marché : NYSE

Capitalisation boursière : 6,5 milliards USD

C/B 2015 : 23

C/B estimé 2016 : 35

Perf. cours sur 12 mois : -39%

Perf. cours depuis le 01/01 : -32%

Rendement du dividende : 4,3%

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