Cameco: un très bon troisième trimestre

Tim Gitzel, CEO de Cameco. © Reuters

Alors qu’un an plus tôt, le producteur d’uranium était en déficit, il a réalisé un bénéfice supérieur aux attentes au troisième trimestre. La direction a relevé le chiffre d’affaires prévisionnel pour l’exercice en cours.

La stimulation de l’offre et la hausse de la demande produisent peu à peu leurs effets sur le cours de l’uranium. La semaine dernière, une livre de carburant nucléaire coûtait 29,15 dollars, soit 40% de plus qu’un an plus tôt et le plus haut niveau depuis mars 2016. L’on constate un regain d’activités sur le marché mondial de l’uranium. Des entreprises comme Cameco et Paladin, qui ont réduit leur production considérablement, en achètent sur le marché spot (au comptant) pour pouvoir honorer leurs engagements de livraison. Le prix du marché est en effet toujours nettement inférieur au coût de production.

Cette année, Cameco a suspendu la production dans sa plus grande mine (McArthur River), pour une durée indéterminée. Le groupe n’aura produit qu’un peu plus de neuf millions de livres au cours de cet exercice, alors qu’il doit livrer entre 35 et 36 millions de livres. Il fera l’appoint en puisant 14 à 16 millions de livres dans ses réserves et en achetant 12 à 15 millions de livres sur le marché. La production devrait s’établir plus ou moins au même niveau en 2019, mais Cameco ne s’est engagé à livrer que 27 à 29 millions de livres l’an prochain. Le groupe a enregistré un bénéfice net ajusté de 15 millions de dollars alors qu’il avait acté une perte de 50 millions de dollars il y a un an. Les analystes s’attendaient à une légère perte.

Le groupe minier a acté la reprise d’une provision de 61 millions de dollars constituée au cas où le litige qui l’oppose à l’Agence du revenu du Canada (ARC) aurait connu une issue défavorable. Fin septembre, la Cour canadienne de l’Impôt a donné gain de cause à Cameco. Comme prévu, l’ARC a interjeté appel, mais s’attendant à une issue favorable, Cameco a repris la provision. Le groupe a réalisé un chiffre d’affaires de 488 millions de dollars, un chiffre légèrement supérieur à celui de l’an dernier. Concernant le prix de vente moyen, la direction a relevé la fourchette prévisionnelle à 46,1 à 47,8 dollars la livre. Elle s’attend dès lors également à ce que le chiffre d’affaires de 2018 soit plus élevé que prévu: il se situera entre 1,99 et 2,19 milliards de dollars (projections initiales: 1,89 à 2,14 milliards).

De plus en plus de fonds d’investissement acquièrent de l’uranium physique qu’ils espèrent revendre à un prix plus élevé. C’est le modèle opérationnel de Yellow Cake, qui a intégré le London Stock Exchange en juillet et achètera huit millions de livres d’uranium. Ou d’Uranium Trading Corp., qui entend acquérir deux millions de livres. KazAtomProm, le premier producteur mondial d’uranium, s’échange depuis peu de temps sur les Bourses de Londres et d’Astana (Kazakhstan). Cette entreprise détenue par l’Etat kazakh se voit attribuer une valeur de marché de trois milliards de dollars. On recense peu de contrats à long terme sur ce marché. Ils sont généralement conclus entre des producteurs d’uranium et des compagnies électriques qui exploitent des centrales nucléaires. Or une augmentation des volumes traités est indispensable à un redressement structurel. Nous continuons de croire que la tendance finira par s’infléchir, et que Cameco en profitera.

Conseil : acheter

Risque : élevé

Rating : 1C

Cours : 11,92 dollars

Ticker : CCJ US

Code ISIN : CA13321L1085

Marché : New York Stock Exchange

Capit. boursière : 4,5 milliards USD

C/B 2017 : –

C/B attendu 2018 : 82

Perf. cours sur 12 mois : +28%

Perf. cours depuis le 01/01 : +29%

Rendement du dividende : 0,5%

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