Cameco: enfin des signes encourageants

Tim Gitzel, CEO de Cameco.

La patience des actionnaires de Cameco et, par extension, des entreprises du secteur de l’uranium, est mise à rude épreuve depuis longtemps. Sans pouvoir encore évoquer un renversement de situation, on relève toutefois, ces derniers mois, quelques signes positifs.

Cameco s’entretient en permanence avec des signataires potentiels de contrats à long terme. D’après Tim Gitzel, son CEO, l’intérêt pour des accords, et le pipeline de transactions possibles, n’avaient plus été aussi élevés depuis 2011. Cette situation ne se reflète toutefois pas encore dans les chiffres, même si Cameco a signé il y a plusieurs mois déjà un contrat de livraison de 25 millions de livres de combustible nucléaire. D’après le bureau d’études de marché UxConsulting, des contrats à long terme portant sur 68 millions de livres ont été signés entre janvier et septembre. Côté offre, les producteurs font enfin preuve de davantage de discipline. Chez Cameco, Rabbit Lake, McArthur River et l’usine Key Lake restent fermés jusqu’à nouvel ordre. Kazatomprom, le plus grand fournisseur, continuera à restreindre sa production de 20% jusqu’en 2021 au moins et Energy Resources of Australia a l’intention de fermer sa mine Ranger en 2021. Enfin, plusieurs études d’envergure sont encourageantes. Le Nuclear Fuel Report de l’Association nucléaire mondiale envisage divers scénarios pour la période 2020-2040, dont tous évoquent une accélération de la demande de combustible nucléaire. L’Agence internationale de l’énergie, qui est, elle, une source d’informations totalement indépendante, a publié un rapport sur l’uranium étonnamment positif: d’après elle, une diminution de la quantité d’électricité d’origine nucléaire mettrait en péril l’approvisionnement énergétique dans plusieurs pays et nuirait aux objectifs climatiques. A cela s’ajoute l’accélération de l’activité sur le marché des services liés aux combustibles, lequel représente près du tiers du chiffre d’affaires (CA) de Cameco.

Cameco a achevé le 3e trimestre sur une chute de 38%, à 303 millions de dollars canadiens (CAD), de son CA en glissement annuel. Au terme des neuf premiers mois de l’année, son CA est de 22% inférieur à ce qu’il était un an plus tôt. Le groupe enregistre en outre une perte nette ajustée de 2 millions CAD, contre un bénéfice de 15 millions 12 mois auparavant. Mais c’est au 4e trimestre que s’écouleront près de 50% des volumes de l’exercice. La direction a fait passer de 40 millions CAD à 1,77-1,92 milliard son CA prévisionnel pour 2019, sous l’effet conjugué de l’augmentation du CA des services liés aux combustibles et de la hausse escomptée du cours de l’uranium. A l’issue des neufs premiers mois de 2019, le cash-flow disponible s’élevait à 317 millions CAD.

Cameco ayant remboursé pour 500 millions CAD de dettes au 3e trimestre, son endettement s’est brusquement allégé d’un tiers. Sa trésorerie s’élevait fin septembre à 864,4 millions CAD et sa dette, à 997 millions. Cameco dispose d’un stock d’uranium d’une valeur de 529 millions CAD, en hausse de 13% en un an.

Conclusion

Le redémarrage du secteur a déjà connu plusieurs faux départs. Même s’ils ne se traduisent pas encore dans les chiffres, on relève un certain nombre de signaux encourageants chez Cameco également. Le groupe peut se prévaloir d’un bilan sain et de cash-flows positifs; son cours risque peu de se tasser et compte tenu de la faiblesse de sa valorisation (une fois la valeur comptable), son potentiel, dans un contexte de hausse du cours de l’uranium, est élevé.

Conseil: acheter

Risque: élevé

Rating: 1C

Cours: 9,81 dollars

Ticker: CCJ US

Code ISIN: CA13321L1085

Marché: NYSE

Capit. boursière: 3,9 milliards USD

C/B 2019: 35

C/B attendu 2020: 22

Perf. cours sur 12 mois: -18,5%

Perf. cours depuis le 01/01: -21%

Rendement du dividende: 0,8%

Partner Content