bpost

Digne d’achat

Etre confronté à un ralentissement de son coeur de métier et malgré tout accroître son bénéfice opérationnel (EBIT) de 6,4%, ce n’est pas donné à tout le monde. Et pourtant, bpost a réitéré l’exploit en 2014. Le trafic postal intérieur a reculé l’an dernier de 4,4%, ce qui a coûté à bpost 28,3 millions EUR de cash-flow opérationnel (EBITDA), mais ce facteur a été largement compensé par la croissance du pôle Paquets. Dans cette division en effet, les volumes se sont accrus de 7% et l’EBITDA de 49,6 millions EUR, grâce également à un excellent 4etrimestre. En 2014, la croissance de l’EBITDA s’est traduite en hausse de la marge d’EBIT, du bénéfice net (+8,5% selon les normes comptables belges) et du dividende brut à 1,26 EUR par action. Pour bpost cependant, il sera difficile de remettre le couvert cette année. L’ambition de la direction se limite au maintien de l’EBITDA au niveau de 2014. Plusieurs éléments soutiendraient une croissance ultérieure du bénéfice. A la fin de l’an dernier, le trafic postal intérieur a encore ralenti, mais sur les premières semaines de l’année, bpost a noté à nouveau un glissement rapide vers le trafic électronique. Le volume postal devrait baisser de plus de 5% cette année. En outre, bpost peut également s’attendre à une baisse de l’indemnité versée par l’Etat pour la distribution des journaux et magazines. L’indemnité prévue dans le contrat de gestion sera réduite de 16,5 millions EUR, dans le cadre des mesures de restriction prises par le gouvernement. Bientôt nous saurons par ailleurs qui reprendra le nouveau contrat de gestion à partir de 2016; bpost est le grand favori. Autre élément crucial qui a contribué aux résultats solides de bpost : les améliorations de productivité. Cette année pourtant s’annonce plus difficile car les gains de productivité se situent dans le bas de la fourchette de la baisse annuelle moyenne des effectifs de 800 à 1200 équivalents temps plein. Le service Colis continue de croître, lui, tant en Belgique qu’à l’international. En outre, la direction est plutôt prudente dans ses prévisions, et le trafic postal intérieur baisse probablement moins rapidement que ce que le groupe craint actuellement. Du reste, à partir de 2016, le plan de restructuration supplémentaire Alpha devrait ramener le gain de productivité au niveau espéré. Si l’on considère que les résultats opérationnels de 2015 égaleront ceux de 2014, l’action conserve une valorisation relativement intéressante, malgré les hausses de cours de ces derniers mois. Le rendement de dividende brut de 5% est à comparer à un taux sans risque d’à peine 0,48% sur les titres d’Etat belges à dix ans. A un rapport cours / bénéfice de 17 et une valeur d’entreprise / EBITDA de 8, l’action n’est pas à proprement parler une bonne affaire. Cela dit, bpost peut se targuer d’un cash-flow libre phénoménal (1,86 EUR par action en 2014) qui lui permet de financer sans problème son dividende. Il revient au gouvernement fédéral de décider éventuellement d’une réduction de capital.

Conclusion

Pour l’heure, rien ne servirait d’acheter bpost dans la prévision d’une croissance ultérieure de son bénéfice ou d’une hausse de cours. L’action a cependant l’atout de sa stabilité et de son rendement de dividende intéressant.

Conseil: digne d’achat

Risque: faible

Rating: 1A

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