bpost: une douloureuse baisse des volumes

Face à la baisse du trafic postal traditionnel, qui s’accélère, bpost doit se réinventer, car la division courrier pèse lourd dans les résultats du groupe. Les colis, tant en Europe et en Asie qu’aux Etats-Unis, seront les principaux moteurs du groupe.

Les résultats du premier trimestre de bpost ont satisfait aux attentes, même si l’accélération de la baisse du volume de trafic postal ordinaire (9,2%, contre 7% escompté) a quelque peu assombri le tableau, dans la mesure où le courrier demeure le principal moteur de bénéfice et de liquidités du groupe. La division Mail&Retail a en effet généré 92,6 millions d’euros de bénéfice opérationnel (Ebit) sur un total de 95,8 millions d’euros au premier trimestre. Le recul du trafic postal s’est traduit par un repli de 13,2% de l’Ebit (soit 13,2 millions d’euros), malgré une hausse des prix moyens de 4,4%. Une baisse de 10% du trafic au lieu des 7% escomptés pourrait cette année entraîner une diminution de l’Ebit de 20 à 30 millions d’euros. L’objectif affiché d’un Ebit d’au moins 300 millions d’euros pour 2019 est donc irréaliste. Sur cette base, un dividende d’environ 0,9 euro par action était envisageable, soit un rendement du dividende de 8,7%.

Pour l’heure, la direction de bpost s’en tient à la prévision d’un recul des volumes de 7%, mais la perspective d’une détérioration lui donne des sueurs froides. Si le repli s’est limité à 7% en janvier et février, il a en revanche dépassé 10% en mars. La volatilité s’accroît chaque mois et les tendances structurelles s’accélèrent incontestablement, ce qui rend difficile l’établissement de prévisions fiables. Les grandes entreprises surtout (secteurs bancaire, des télécommunications et de l’énergie) basculent vers la communication numérique avec leurs clients. L’évolution du printemps sera déterminante pour dégager une tendance à cet égard, même si les élections du 26 mai pourraient offrir un peu de répit.

bpost parvient à compenser en partie l’impact de la baisse des volumes sur l’Ebit en réduisant le nombre de travailleurs intérimaires. Mais si le trafic postal continue à baisser de plus en plus, l’Ebit est condamné lui aussi à une érosion rapide. A plus long terme, bpost anticipe un fléchissement des volumes de 9%; un repli de 10%, voire davantage, serait difficile à digérer pour le groupe.

Mais toutes les divisions n’ont pas connu le même sort. Ainsi, la baisse de l’Ebit enregistrée dans le trafic postal classique a pu être compensée en partie par une hausse de l’Ebit dans le segment des colis en Belgique, en Europe et en Asie. Les volumes continuent d’augmenter et les marges montrent des signes d’amélioration (de 6,3% à 9,1% en un an). Les hausses de volumes permettent des économies d’échelle, qui ont porté l’Ebit de 11,4 à 18 millions d’euros dans la division. Si l’entreprise parvenait à accroître constamment les marges, l’unité opérationnelle Parcels&Logistics Europe&Asia pourrait contribuer davantage au résultat. Quant à la division Parcels&Logistics North America de Radial, dont bpost espère qu’elle contribue à sa croissance, elle a accusé une perte opérationnelle de huit millions d’euros au premier trimestre, imputable surtout à la rotation de clientèle en 2018. Mais le carnet de commandes de Radial progresse, si bien que la direction table sur une contribution au résultat consolidé à hauteur de 100-120 millions de dollars d’ici à 2022.

Conclusion

La baisse dramatique des volumes de courrier enregistrée par le groupe en mars remet en question les prévisions pour cette année. La valorisation de bpost est en revanche faible, avec un rendement de dividende de près de 9% et un rapport cours/bénéfice de 9. Nous réitérons le conseil “conserver”.

Conseil: conserver

Risque: moyen

Rating: 2B

Cours: 10,2 euros

Ticker: BPOST

Devise: euro

Code ISIN: BE0974268972

Marché: Euronext Bruxelles

Capit. boursière: 2 milliards EUR

C/B 2018: 11

C/B attendu 2019: 9

Perf. cours sur 12 mois: -39%

Perf. cours depuis le 01/01: +25%

Rendement du dividende: 8,6 %

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