bpost: nouveau directeur, mêmes défis

Jean-Paul Van Avermaet © belga

Le groupe postal belge est confronté à la baisse du trafic postal traditionnel et table sur les colis et la logistique, aux Etats-Unis, pour stabiliser les résultats. Du pain sur la planche pour le nouveau CEO, dont le nom a récemment été dévoilé.

Jean-Paul Van Avermaet prendra la direction de bpost fin février. Comme son prédécesseur, il devra tenter d’endiguer la baisse des volumes postaux, qui grève lourdement le bénéfice de l’entreprise. Pour cela, il misera sur la division colis et sur Radial, sa filiale logistique aux Etats-Unis. Le nouveau CEO présentera son nouveau plan au printemps. Son objectif: stabiliser les résultats et le dividende au niveau de 2019 ces prochaines années.

Pour l’exercice en cours, bpost table sur un bénéfice opérationnel récurrent (Rebit) d’au moins 300 millions d’euros, ce qui devrait se traduire par un dividende compris entre 0,75 et 0,8 euro par action. Les résultats du 3e trimestre sont supérieurs aux prévisions, mais reflètent les défis que doit relever le groupe. Le bénéfice opérationnel normalisé a reculé de 18% du fait de la baisse des volumes du trafic postal (-7,8%, une baisse encore contenue, puisque le tassement devrait atteindre 9% sur l’exercice). Nombre de grands expéditeurs abandonnent l’envoi traditionnel de documents au profit des e-mails ou privilégient les applications pour le contact avec les clients. Compte tenu de son incidence importante sur la rentabilité, le rythme du recul du trafic postal traditionnel déterminera l’évolution des résultats à l’avenir. Si la baisse des volumes reste limitée à 9%, il est possible de stabiliser la rentabilité. Si le recul s’accélère en 2020 et au-delà, les résultats seront sous pression. Reste aussi à savoir à quelle vitesse le principal client de bpost, l’Etat, basculera vers la communication numérique. Au 3e trimestre, le repli des volumes a coûté à bpost 13,8 millions d’euros de bénéfice opérationnel, surtout du fait du repli du chiffre d’affaires (CA), malgré les prix plus élevés, sans lesquels le recul aurait été deux fois plus marqué. Ces prochaines années, bpost espère compenser la moitié de la baisse du CA sur le trafic postal en relevant de nouveau les prix.

Le résultat du 3e trimestre a aussi été bridé par la hausse des coûts, résultant essentiellement de la convention collective de travail que la direction a dû signer l’an dernier pour préserver la paix sociale. bpost pourra y opposer de nouveaux gains d’efficacité, surtout après le déploiement du nouveau modèle de distribution en mars, mais ces derniers ne suffiront sans doute pas à stopper l’hémorragie. Un soutien supplémentaire doit provenir des colis, dont les volumes continuent d’augmenter sensiblement et, surtout, la marge s’est redressée au 3e trimestre, à 5,2% environ, soit un bénéfice opérationnel (Ebit) de 10,4 millions d’euros – contre un recul de 13,8 millions d’euros pour le trafic postal. Tous ces chiffres soulignent l’ampleur des défis à relever par le groupe.

Pour l’exercice 2019, bpost table sur une marge de 6 à 8% dans la division des colis. Si ces prévisions se réalisent et le CA augmente, les colis apporteront une contribution de plus en plus substantielle aux résultats. Radial accuse encore une légère perte, mais gagne de nombreux nouveaux clients et devrait donc apporter 100-120 millions de dollars à partir de 2022.

Conclusion

Avec le récent redressement du cours de bpost, le rendement du dividende a baissé à 7%, mais reste suffisant pour compenser le risque inhérent à un investissement dans l’entreprise, si l’on tient compte aussi de la valorisation relativement faible. Le plus grand souci demeure la baisse des volumes postaux traditionnels, qui pourrait plomber une nouvelle fois les résultats si elle s’accélère. Nous conseillons toujours de conserver le titre.

Conseil: conserver

Risque: moyen

Rating: 2B

Cours: 11,2 euros

Ticker: BPOST

Code ISIN: BE0974268972

Marché: Euronext Bruxelles

Capit. boursière: 2,24 milliards EUR

C/B 2018: 11

C/B attendu 2019: 12

Perf. cours sur 12 mois: +15%

Perf. cours depuis le 01/01: +40%

Rendement du dividende: 7%

Partner Content