Avec une hausse d’à peine 3%, l’action n’a pas suivi l’évolution du cours du pétrole. La valorisation faible et le rendement élevé compensent le risque supérieur à la moyenne.

La catastrophe pétrolière dans le golfe du Mexique en 2010 a contraint BP à vendre plusieurs actifs. La production en a pâti, même si, pétrole et gaz combinés, elle a quand même progressé d’un peu plus de 5% en un an, à 2,42millions de barils de pétrole brut par jour au premier trimestre de 2016. BP dispose d’une division Upstream (exploration et production) et d’une division Downstream (raffinage et commercialisation), et détient en outre une participation de 19,6% dans le groupe russe Rosneft. BP avait essuyé une perte nette de 900millions USD au cours de l’exercice 2015. Au premier trimestre de cette année, il a enregistré un bénéfice net sous-jacent de 530millions USD. Un chiffre supérieur aux attentes, mais qui ne tient pas compte des paiements engendrés par la catastrophe pétrolière précitée. Si l’on intègre donc ces dépréciations, le groupe a essuyé une perte nette de 485millions USD. L’an dernier, il a trouvé un arrangement avec l’État fédéral américain et les différents États concernés aux termes duquel est prévu un paiement de 20milliards USD. Le coût total de la catastrophe pétrolière pour BP atteint ainsi 56,4milliards USD (ou 40,7milliards USD après impôts). Depuis 2010, le groupe a déjà vendu pour environ 40milliards USD d’actifs. Il table sur 3 à 5millions USD supplémentaires cette année, mais les ventes ne devraient pas dépasser 2 à 3milliards USD par an à partir de 2017. Outre ces ventes d’actifs, BP mise également sur des économies. Il entend réduire ses coûts de 7milliards USD d’ici à 2017, avec 2014 comme point de référence. La baisse des coûts a ramené le break-even entre 50 et 55USD le baril. Le cours du pétrole est remonté peu à peu vers ce niveau ces dernières semaines. Comme attendu, la division Upstream a enregistré une perte (-747millions USD). Le cours moyen du pétrole s’élevait à 34USD le baril au premier trimestre (contre 54USD il y a un an). Les nouveaux projets qui sont déjà dans le pipeline doivent être rentables aux alentours de 50USD. La division Downstream a contribué au bénéfice du groupe à hauteur de 1,8milliard USD. C’est un peu moins qu’il y a un an (2,16milliards USD), mais les marges se sont à nouveau redressées depuis et le cours moyen du pétrole est nettement plus élevé qu’au premier trimestre. La participation dans Rosneft a apporté au groupe un bénéfice de 66 millions USD. La dette nette a légèrement augmenté à un peu moins de 30millions USD à la fin du premier trimestre. Cela correspond à un taux d’endettement de 23,6%, contre 18,4% il y a un an. Un niveau qui satisfait BP, qui évoque en interne un ratio compris entre 20% et 30%. La direction donne la priorité au paiement du dividende et à l’investissement dans les gisements pétroliers existants. La première victime en est l’exploration, dont le budget sera réduit de 35millions USD en 2013 à 1million USD cette année. BP affiche actuellement un rendement de 7,4%, sans perspectives de baisse du dividende dans l’immédiat.

Conclusion

Avec une hausse d’à peine 3%, l’action n’a pas suivi l’évolution du cours du pétrole. BP est confronté aux mêmes problèmes que ses concurrents, et traîne en outre l’héritage financier de la catastrophe pétrolière. La valorisation faible (1fois la valeur comptable) et le rendement élevé compensent le risque supérieur à la moyenne.

Conseil : digne d’achat

Risque : élevé

Rating : 1C

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