Boskalis

Bon marché

Il y a un an et demi, le plus grand armateur au monde a pris place en portefeuille dans le cadre du thème Consommation de la classe moyenne en plein essor des pays émergents. A posteriori, ce choix se justifie bien sûr, mais nous avons également eu la chance de pouvoir vendre l’action en réalisant une plus-value de plus de 20%. Car depuis lors, l’action était en retrait. Jusqu’aux résultats semestriels de 2015, qui se sont révélés largement supérieurs aux prévisions et se sont traduits par une réaction de marché positive. Pour autant, l’écart avec CFE n’est pas encore rattrapé. La différence entre la prestation de CFE (+33%) et celle de l’action Boskalis (-15%) depuis le début de l’année est énorme. Le mérite revient en premier lieu à AvH, qui a placé l’accent sur l’activité de dragage de CFE en priorité, et moins sur les activités de la construction. Cela dit, l’immense écart de cours est également la conséquence d’une stratégie erronée de Boskalis : un accent moins placé sur le dragage et une attention portée sur la diversification avec, au cours des 5 dernières années, les reprises de SMIT Internationale (assistance de navires par remorquage, sauvetage et dégagement d’épaves) et Dockwise (déplacement de plateformes offshore extrêmement lourdes). Cela lui a permis de diversifier davantage les revenus mais a été mal accueilli en Bourse du fait de la faiblesse des prix de l’énergie et donc du ralentissement de l’activité des prestataires de services pétroliers. A cela s’ajoute le dossier Fugro. Ce prestataire de services pétroliers néerlandais est spécialisé dans la collecte, le traitement et l’interprétation de données géologiques. Un segment du secteur pétrolier qui se trouve actuellement en phase initiale de recherche et d’exploration, et est donc encore très sensible aux fluctuations du prix du pétrole. L’an dernier, l’action a pris une raclée. Jusqu’à l’automne, Boskalis semblait intéressé par Fugro et avait commencé à accumuler une participation. Selon l’annonce la plus récente, Boskalis a déjà 25,1% de Fugro en mains. Aux Pays-Bas, comme chez nous, il est obligatoire de lancer une offre sur l’ensemble des titres dès lors que le seuil de 30% est atteint. La plupart des analystes pensent donc qu’une acquisition suivra tôt ou tard. Au grand dam de Fugro, qui ne voit pas du tout d’un bon oeil la participation de plus en plus lourde de Boskalis dans son groupe. Les résultats semestriels de Boskalis ont fait état d’un chiffre d’affaires (CA) ” record ” de 1,57 milliard EUR, mais aussi d’un bénéfice ” record ” de 306,5 millions EUR net, ce qui est nettement mieux que ce que les analystes avaient prévu en moyenne (188 millions EUR). Le carnet de commandes a cependant reculé à 3 milliards EUR ou près d’une fois le CA annuel. Notons, au printemps, le relèvement du dividende de 29%, à 1,60 EUR par action. L’an dernier, les activités de dragage représentaient 53% du CA, celles d”Offshore energy’ (notamment Dockwise) 39% et celles de SMIT 9%.

Conclusion

Au début de l’été, nous sommes redevenus positifs à l’égard de l’action car plusieurs critères de valorisation indiquaient que Boskalis était devenu meilleur marché que CFE. A 11 fois le bénéfice attendu et selon un rapport de moins de 7 fois la valeur d’entreprise (EV) sur le cash-flow opérationnel (EBITDA), l’action est suffisamment bon marché pour justifier le maintien du conseil positif.

Conseil: digne d’achat

Risque: faible

Rating: 1A

Partner Content