Boskalis s’en sort bien

Le rapport intermédiaire sur le premier trimestre de l’exercice annuel courant qu’a publié l’entreprise n’a rien d’alarmant.

Les résultats de 2019 avaient confirmé que pour la plus grande entreprise de dragage au monde, le plus dur était passé (ce qu’avait d’ores et déjà suggéré l’annonce, faite à l’issue de la publication des chiffres semestriels, de l’acquisition par le CEO Peter Berdowski d’un nouveau paquet de 50.000 actions). Certes, la remontée du cours entamée en août est sérieusement hypothéquée par la crise sanitaire, mais le rapport intermédiaire relatif au premier trimestre évoque les résultats de l’exercice sur un ton qui n’a rien de particulièrement alarmant. Dans l’immédiat, toutefois, l’actionnaire va devoir continuer à faire preuve de patience – l’époque où Boskalis caracolait en Bourse est de plus en plus lointaine. Entre 2003 et 2015, le cours était passé de cinq à 50 euros environ; depuis, l’entreprise accumule les déconvenues.

La nette amélioration des résultats entre le premier et le deuxième semestre de 2019 s’annonçait donc encourageante. Les trois premiers mois de cette année peuvent être qualifiés de satisfaisants eux aussi. Le chiffre d’affaires (CA) et le cash-flow d’exploitation (Ebitda) ont progressé. Le léger recul du CA et des résultats de l’activité Dragage a été compensé par une augmentation du CA d’Offshore Energy. Towage & Salvage (activités de l’ex-SMIT Internationale) achève pour sa part le trimestre sur des résultats normaux et stables. Le carnet de commandes, paramètre important, est passé fin mars à 4,6 milliards d’euros, contre 4,7 milliards fin décembre, mais on parlait là d’un sommet absolu (à titre de comparaison: 4,29 milliards d’euros fin 2018). Aucune commande un tant soit peu importante n’a de surcroît été annulée jusqu’à la mi-mai.

Bien que les conséquences de la pandémie l’aient peu affecté au premier trimestre, le groupe a consolidé davantage encore sa position financière. Il a décidé, dès avril, de ne pas payer de dividende au titre de l’exercice 2019 et de suspendre son programme de rachats d’actions. La trésorerie nette a été relevée fin mars à 57 millions d’euros (26 millions fin 2019). Compte tenu des facilités accordées par les banques, la marge de manoeuvre disponible directement tourne autour de 850 millions d’euros. Bien qu’elle ne s’exprime plus sur les résultats de l’exercice et que son business plan 2020-2022 soit devenu obsolète, la direction envisage le reste de l’année avec une “confiance prudente”.

Boskalis avait achevé l’exercice 2019 sur un rebond de 2,6% de son CA en glissement annuel, à 2,645 milliards d’euros. L’Ebitda s’était établi à 375,8 millions d’euros, en hausse de 6,3% par rapport à l’exercice antérieur. L’évolution, de -435,9 millions à +74,9 millions d’euros (0,55 euro par action), du résultat net, avait été spectaculaire. L’extension des activités à l’offshore, avec la reprise de SMIT Internationale (remorquage de navires entrants et sortants, renflouement et enlèvement d’épaves) et de Dockwise (déplacement de plateformes offshore extrêmement lourdes), avait des années durant semblé mal engagée. Ce pôle a signé un redressement progressif en 2019.

Conclusion

Boskalis a rapidement pris des mesures appropriées pour faire face aux conséquences de la pandémie. Soulignons l’excellence de sa position financière et le ton, qui n’a rien d’alarmant, du rapport intermédiaire. Le titre est nettement moins cher qu’auparavant – l’investisseur payait, en 2010, 2,3 fois la valeur de l’actif net, contre moins d’une fois aujourd’hui. Nous continuons donc à émettre un avis positif et pourrions intégrer à terme Boskalis dans le portefeuille modèle.

Conseil: acheter

Risque: moyen

Rating: 1B

Cours: 17,17 euros

Ticker: BOKA NA

Code ISIN: NL0000852580

Marché: Euronext Amsterdam

Capit. boursière: 2,29 milliards EUR

C/B 2019: 30

C/B attendu 2020: 77

Perf. cours sur 12 mois: -13%

Perf. cours depuis le 01/01: -26%

Rendement du dividende: –

Partner Content