Boskalis: redressement bien engagé

Les chiffres de 2019 confirment que pour la plus grande entreprise de dragage au monde, le plus dur est désormais passé. L’annonce, faite à l’issue de l’exposé des résultats du premier semestre, de l’acquisition par le CEO Peter Berdowski d’un nouveau paquet de 50.000 actions, le laissait déjà penser.

Certes, le redressement du cours entamé au mois d’août est hypothéqué par l’hystérie qui entoure la crise du Covid-19, mais les résultats annuels aideront immanquablement le titre à se défaire de son étiquette de lanterne rouge. Il faut dire que la patience des actionnaires a été mise à rude épreuve. Alors que de 2003 à 2013, il avait dominé les marchés boursiers et qu’entre 2003 et le printemps 2015, son cours était passé de cinq à 50 euros environ, Boskalis avait ensuite accumulé les déconvenues. L’on se réjouit donc de voir les résultats annuels dépasser les prévisions non seulement des analystes, mais de la direction elle-même. Les chiffres se sont de surcroît considérablement améliorés par rapport au premier semestre.

Le taux d’occupation des dragues à élinde traînante est satisfaisant. Plus important encore peut-être est le net redressement des résultats de la division Offshore Energy (câblage), qui ne laissait pas d’inquiéter. Quant au carnet de commandes, il a atteint fin décembre 4,7 milliards d’euros – un record (4,36 milliards d’euros six mois plus tôt et 4,29 milliards fin 2018). Boskalis achève l’exercice sur un bond de 2,6% de son chiffre d’affaires en glissement annuel, soit un passage de 2,57 milliards à 2,645 milliards d’euros. La rentabilité n’avait pas décollé au premier semestre mais elle s’est considérablement améliorée ensuite; alors que les cash-flows opérationnels (Ebitda) avaient chuté de près de 19% en six mois (de 167,2 millions à 135,7 millions d’euros) et que la direction n’espérait pas, pour l’ensemble de l’exercice, de progrès par rapport à 2018 (353,6 millions), l’Ebitda s’établit finalement à 375,8 millions d’euros, en hausse de 6,3%. Son recul au premier semestre s’explique par la provision de 100 millions d’euros environ établie dans l’activité de câblage pour des contrats éoliens offshore déficitaires. Une plus-value exceptionnelle de 42,2 millions d’euros sur la cession de la participation dans la joint-venture Kotug Smit Towage et sur la vente d’un navire a créé la surprise. Le résultat opérationnel (Ebit) a grimpé de -400,5 millions à +110,7 millions d’euros, un chiffre lui aussi au-delà du consensus. L’évolution, de -435,9 millions à +74,9 millions d’euros (0,55 euro par action), du résultat net, est tout aussi spectaculaire.

Le dividende reste fixé à 0,50 euro brut par action. L’extension des activités à l’offshore, avec la reprise de SMIT Internationale et Dockwise avait des années durant semblé mal engagée, mais le redressement progressif constaté l’an passé devrait se perpétuer en 2020. Le pôle dragage affiche des volumes et des marges bénéficiaires stables. Boskalis n’est pas endettée. Sa trésorerie nette s’établit à 26 millions d’euros.

Conclusion

Sans la crise sanitaire, il est absolument certain que Boskalis aurait désormais pu prétendre à des temps meilleurs. Le titre évolue en tout cas nettement à la baisse ces dernières années: si l’investisseur payait, en 2010, 2,3 fois la valeur de l’actif net, il débourse moins d’une fois sa valeur, aujourd’hui. Nous maintenons par conséquent notre recommandation favorable. Nous pourrions d’ailleurs intégrer Boskalis dans le portefeuille modèle, lorsqu’à la tempête succédera le calme.

Conseil: acheter

Risque: moyen

Rating: 1B

Cours: 15,28 euros

Ticker: BOKA NA

Code ISIN: NL0000852580

Marché: Euronext Amsterdam

Capit. boursière: 2,04 milliards EUR

C/B 2019: 27

C/B attendu 2020: 20

Perf. cours sur 12 mois: -34%

Perf. cours depuis le 01/01: -32%

Rendement du dividende: 3,2%

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