Boskalis a été peu affecté par la pandémie

Le rapport de l’exercice 2019 avait confirmé que pour la plus grande entreprise de dragage au monde, le plus dur était passé. L’annonce, qui avait suivi l’exposé des résultats semestriels, selon laquelle le CEO Peter Berdowski avait acquis 50.000 actions de plus, le suggérait déjà.

Bien que la situation sanitaire ait, sans surprise, sérieusement ralenti le redressement du cours initié en août 2019, les chiffres du 1er semestre de cette année sont extrêmement rassurants. Boskalis achève les six premiers mois de l’exercice sur un chiffre d’affaires de 1,26 milliard d’euros (1,27 milliard, un an plus tôt). Le cash-flow opérationnel (Ebitda) s’établit à 204,1 millions d’euros, soit une envolée de 50% par rapport aux 135,7 millions (ce qui n’était certes pas élevé) engrangés entre janvier et juin 2019. Le bénéfice opérationnel récurrent (Rebit) est quant à lui passé de -33,1 à +72,4 millions d’euros. La dépréciation de 147,8 millions d’euros dont ont fait l’objet plusieurs navires a provoqué une perte nette de 96,4 millions d’euros (-0,71 euro par action) mais à l’exclusion des éléments exceptionnels, le bénéfice net s’établit à 0,39 euro par action.

Le dragage achève le semestre sur des résultats stables. Après avoir inquiété pendant des années, les chiffres d’Offshore Energy s’améliorent; ceux de Towage & Salvage (remorquage de navires entrants et sortants, renflouement et enlèvement d’épaves, soit les activités de l’ex-SMIT Internationale) sont même enthousiasmants. Le carnet de commandes est au centre des préoccupations or à ce niveau-là aussi, il y a tout lieu de se réjouir: il atteignait fin juin 4,66 milliards d’euros, un niveau très proche des 4,72 milliards enregistrés un an plus tôt. Comme il s’agissait là d’un sommet absolu, il demeure, en d’autres termes, extrêmement bien garni (4,29 milliards d’euros, fin 2018). Aucune commande un tant soit peu importante n’a de surcroît été annulée pour cause de crise sanitaire.

Bien que les conséquences de la pandémie l’aient peu affecté aux deux premiers trimestres, Boskalis a consolidé davantage encore sa position financière. Ainsi a-t-il décidé, dès avril, de ne pas payer de dividende au titre de l’exercice 2019 et de suspendre son programme de rachat d’actions, portant de la sorte sa trésorerie nette de 26 millions d’euros fin 2019 à 190 millions mi-2020. Il n’est toutefois pas surprenant qu’au vu des résultats semestriels et de l’abondante trésorerie, la direction ait aujourd’hui décidé de reprendre le programme de rachat de ses titres. Elle est même allée jusqu’à émettre des prévisions, affirmant envisager le reste de l’année avec une confiance prudente et pronostiquer un Ebitda comparable à celui de 2019 (375 millions d’euros). Ce qui nous paraît vraiment très sage. Nous nous attendons à des résultats stables pour l’activité de dragage, et à un exercice satisfaisant pour les pôles Offshore Energy (dont les parcs éoliens soutiendront le redressement) et Towage & Salvage.

Conclusion

Boskalis a rapidement pris les mesures qui s’imposaient pour contrer les effets de la crise sanitaire. Soulignons l’excellence de sa position financière et le ton, qui n’a rien de particulièrement alarmant, du rapport intermédiaire. Le titre est par ailleurs nettement moins cher qu’auparavant: alors que l’investisseur payait 2,3 fois la valeur de l’actif net en 2010, il débourse aujourd’hui un peu plus de 0,9 fois. Nous continuons par conséquent à émettre un avis positif et pourrions intégrer à terme Boskalis dans le portefeuille modèle.

Conseil: acheter

Risque: moyen

Rating: 1B

Cours: 17,03 euros

Ticker: BOKA NA

Code ISIN: NL0000852580

Marché: Euronext Amsterdam

Capit. boursière: 2,31 milliards EUR

C/B 2019: 31

C/B attendu 2020: 48

Perf. cours sur 12 mois: -12%

Perf. cours depuis le 01/01: -25%

Rendement du dividende: –

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