Bon début d’année pour K+S

La baisse des ventes d’engrais dans la zone Europe+ est surtout due à la faiblesse des stocks après la fermeture programmée de Sigmundshall, fin 2018. K+S table toujours pour 2019 sur des cash-flows disponibles positifs – les premiers depuis 2013.

L’allemand Kali und Salz (K+S) fait désormais rapport sur la base de son plan stratégique 2030, axé sur une organisation davantage orientée clientèle et répartie entre agriculture, industrie, consommateurs et administrations locales. Le projet distingue par ailleurs l’Europe+ (mine de potasse canadienne de Bethune incluse) et les deux Amériques. En phase initiale, jusqu’en 2020, la mise en oeuvre de l’organisation “One Company”, avec la fusion des divisions sels et engrais, devrait permettre de réaliser 150 millions d’euros d’économies au bas mot. En phase de croissance, le groupe accordera une attention soutenue aux engrais et marchés spécialisés, ainsi qu’à l’Asie et à l’Afrique.

La croissance la plus nette doit venir des divisions agriculture (+10%) et industrie (+9%). Le premier rapport trimestriel nouvelle mouture a été applaudi, même s’il se contentait de faire suite au très décevant exercice 2018, plombé par des problèmes de mise en service à Bethune (1,4 million de tonnes produites sur l’année, contre 1,7 à 1,8 million escomptées), de longues interruptions dues à la sécheresse (surcoût de 110 millions d’euros) et des problèmes techniques en Allemagne, pour un cash-flow opérationnel (Ebitda) à peine supérieur à celui de 2017 (+5%, à 606 millions d’euros). L’Ebitda du groupe a bondi de 14% en glissement annuel, à 269,9 millions d’euros (consensus: 268,3 millions). La répartition régionale est équilibrée: +13,8%, à 177,1 millions d’euros, en Europe+ et +12,2%, à 107,6 millions, en Amérique. Le chiffre d’affaires (CA) consolidé a grimpé de 8%, à 1,26 milliard d’euros. En Europe+, le CA a augmenté de 4,5%, à 691,8 millions, malgré une baisse des ventes d’engrais (-7,9%), surtout due à la faiblesse des stocks après la fermeture programmée de Sigmundshall, fin 2018.

Le prix de vente moyen a bondi de 10,3%, à quoi s’est ajouté un effet de change de +2,1%. Le CA américain a gagné 12,6%, à 571,2 millions d’euros, dont 6,6% grâce aux effets de change. Les volumes ont augmenté de 2% et les prix, de 4%. La division agriculture a progressé de 7%, à 461 millions d’euros, et son Ebitda, de 31,1%, à 124,2 millions (26,9% de marge d’Ebitda). Industrie a gagné 2,3%, à 281,8 millions d’euros, mais son Ebitda a cédé 8,6%, à 58,5 millions (marge de 20,8%), à cause de la hausse des frais de transport et de la baisse des volumes (-1,3%). Au sein de la division consommateurs, le CA a augmenté de 8,6% (119,6 millions) et l’Ebitda, de 63% (à 16,4 millions; marge de 13,7%). Quant aux administrations locales, elles progressent de 13,5%, à 400,6 millions d’euros, même si l’Ebitda a évolué plus modestement (+3,5%, à 85,6 millions; marge de 21,4%), à cause de circonstances régionales défavorables et d’une hausse des frais de transport.

K+S table toujours pour l’exercice sur un Ebitda de 700 à 850 millions d’euros et un premier cash-flow disponible positif depuis 2013. Il faudra cela pour réduire de moitié l’endettement de la période mi-2017 – fin 2020. En 2017, la dette financière nette représentait 5,6 fois l’Ebitda des 12 derniers mois, contre 4,6 fois aujourd’hui.

Conclusion

Le cours ne s’est que brièvement redressé après l’annonce des chiffres trimestriels. La direction avertit qu’un plafonnement de la demande de potasse risque de mettre un terme à deux ans de hausse des prix. Avec une valeur d’entreprise (EV) de 7,5 fois l’Ebitda escompté pour 2019, la valorisation est conforme à celle du secteur, mais l’endettement explique le profil de risque plus élevé.

Conseil: acheter

Risque: élevé

Rating: 1C

Cours: 15,78 euros

Ticker: SDF GY

Code ISIN: DE000KSAG888

Marché: Francfort

Capit. boursière: 3,02 milliards EUR

C/B 2018: 38

C/B attendu 2019: 13

Perf. cours sur 12 mois: -30%

Perf. cours depuis le 01/01: -3%

Rendement du dividende: 1,6%

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