Bolloré prépare l’IPO d’Universal Music Group

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Les bonnes performances de Vivendi et, surtout, de sa filiale Universal Music Group ne se reflètent pas suffisamment dans l’évolution du cours de l’action Bolloré. L’entrée en Bourse d’Amsterdam du label de musique américain doit propulser vers le haut la valeur boursière de Vivendi (et celle de Bolloré).

Cela fait plusieurs années déjà que Vincent Bolloré (photo ci-dessus) a transmis le flambeau à son fils Cyrille. Vincent, qui n’en était jusqu’ici que le président du conseil d’administration, a depuis pris la tête de la Financière de l’Odet, un holding coté qui détient 64% des actions Bolloré. L’homme ne se retirera définitivement qu’en 2022, l’année du 200e anniversaire du groupe et de ses 70 ans. Il veut avant cela faire de l’entreprise média française Vivendi, dans laquelle il détient une participation de 27%, un acteur d’envergure mondiale, en misant principalement sur Universal Music Group (UMG), la plus belle de ses filiales.

Porté par le succès du streaming, le groupe UMG accumule d’excellents résultats depuis plusieurs années – Vivendi a d’ailleurs su convaincre le chinois Tencent d’acquérir une participation de 20% dans l’enseigne. Plus grand label de disques au monde, UMG a en portefeuille d’anciennes gloires comme U2, mais aussi des idoles de la pop contemporaine. Le problème est que dans le giron de Vivendi, sa valeur n’a jamais vraiment décollé. D’où la décision de procéder, en fin d’année, à sa cotation distincte en Bourse d’Amsterdam. Si l’on appliquait à UMG la valorisation de Warner Music, son principal concurrent, sa valeur boursière serait plus proche de 30 euros par action Vivendi que de 20, comme c’est actuellement le cas. Vivendi a annoncé son intention de payer aux actionnaires 60% de ce qu’aura rapporté l’entrée en Bourse sous la forme d’un dividende spécial. La décision profitera surtout à Bolloré, son actionnaire de référence. Tout cela tombe bien pour le titre Bolloré, qui franchit à nouveau la barre des 4 euros; sa performance sur les cinq dernières années est inférieure de 24% à celle (36%) du CAC 40. Cela fait près de six ans qu’il n’a plus atteint de sommet (plus de 5 euros, à l’époque).

La société de portefeuille s’est montrée extrêmement résiliente pendant la crise sanitaire. Après neuf mois, le tassement du chiffre d’affaires à périmètre et cours de change constants est de 4% à peine, à 17,53 milliards d’euros. Bolloré Transport & Logistics (composé de Bolloré Logistics et, surtout, de Bolloré Africa Logistics, le plus grand réseau logistique d’Afrique) a réalisé un chiffre d’affaires en décroissance organique de 1%, à 4,28 milliards d’euros. Bolloré Energy, deuxième distributeur de fioul domestique en France, a pour sa part achevé les trois premiers trimestres sur une chute de 25%, à 1,45 milliard d’euros. Par bonheur pour le holding, les deux tiers environ de ses revenus sont assurés par la branche Communication, dont la baisse organique n’a pas dépassé 1%, à 11,59 milliards d’euros (+6% pour le chiffre d’affaires d’UMG). Avec un recul de 8%, à 187 millions d’euros, de leur chiffre d’affaires, les Energies renouvelables (batteries et solutions électriques) peinent toujours à convaincre; les attentes, à leur égard, sont ambitieuses. Le chiffre d’affaires des autres participations, au nombre desquelles figurent les plantations, évolue à la baisse (-13%, à 21 millions d’euros).

Conclusion

La valorisation est tombée à 1,2 fois la valeur comptable, ce qui, d’un point de vue historique, est extrêmement faible. Le titre, dès lors résolument bon marché, pourrait bénéficier d’un mouvement de rattrapage.

Conseil: acheter

Risque: moyen

Rating: 1B

Cours: 4,07 euros

Ticker: BOL FP

Code ISIN: FR0000039299

Marché: Euronext Paris

Capit. boursière: 12,04 milliards EUR

C/B attendu 2020: 36

C/B attendu 2021: 29

Perf. cours sur 12 mois: +18%

Perf. cours depuis le 01/01: +20%

Rendement du dividende: 1,3%

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