BlackBerry

Ne peut compter que sur lui-même pour sortir du rouge

En pleine déliquescence, le producteur canadien de smartphones s’est encore enfoncé un peu plus au 3e trimestre de l’exercice fiscal 2013/2014. BlackBerry a en effet essuyé une perte nette de 4,4 milliards USD, 4 fois plus élevée qu’il y a un an. Mise sur le marché avec beaucoup de retard, la nouvelle version du BlackBerry 10 avait reçu de bonnes critiques pour ses caractéristiques techniques. BlackBerry a cependant commis l’erreur capitale de lancer l’appareil à un prix beaucoup trop élevé pour concurrencer des produits similaires du segment supérieur. Les consommateurs ont continué à préférer les produits Apple et les appareils Android haut de gamme. BlackBerry s’est donc empressé de baisser ses tarifs, ce qui a donc eu un impact désastreux sur la valeur des stocks. La perte nette ajustée s’est établie à 354 millions USD, soit 0,67 USD par action, ce qui est également supérieur aux prévisions. Au cours des trois mois qui se sont clôturés en novembre, BlackBerry n’a vendu que 1,9 million de smartphones, dont environ 70% d’anciens BlackBerry 7. Sur le trimestre précédent, les ventes atteignaient encore 3,7 millions d’exemplaires. En raison de ces ventes décevantes, le chiffre d’affaires (CA) a reculé de plus de 56% sur une base annuelle, à 1,19 milliard USD. Les prévisions moyennes des analystes faisaient état de 1,66 milliard USD. Sur le plan opérationnel, le trimestre a donc à nouveau été très mauvais. En automne, on a cru un moment que le salut viendrait d’une offre de rachat. FairFax Financial Holdings, un groupe d’investissement canadien actif dans les services financiers, avait en effet lancé une offre de rachat conditionnelle de 9 USD par action, soit 4,7 milliards USD. Elle n’a cependant pas été suivie d’effet. BlackBerry a ensuite recruté John Chen au poste de directeur. C’est l’ancien CEO du producteur américain de logiciels Sybase, qui a ensuite été vendu à SAP. L’objectif de Chen est que BlackBerry renoue avec les bénéfices d’ici à 2016. Pour y parvenir, il compte surtout réduire les coûts. Outre les licenciements déjà prévus (4500 emplois), on remarquera surtout le contrat conclu avec l’entreprise taïwanaise Foxconn. Cette dernière est surtout connue (ou plutôt célèbre) pour produire l’iPhone et l’iPad, mais l’entreprise travaille également en sous-traitance pour d’autres producteurs de smartphones comme Acer, Sony et Microsoft. Le contrat porte sur une période de cinq ans. Foxconn produira les appareils en Indonésie et au Mexique. L’opération doit engendrer une forte réduction des coûts de production, mais également faciliter l’accès de BlackBerry aux marchés émergents.

Conclusion:

L’actuelle valeur boursière de BlackBerry est largement couverte par les liquidités que détient l’entreprise. Mais tant que le producteur de smartphones continue à accumuler les pertes, les actionnaires n’en sont pas plus avancés. Le contrat avec Foxconn permet d’une part de réduire les coûts de production et d’autre part d’éviter la constitution de stocks trop importants à l’avenir. BlackBerry ne peut compter que sur lui-même pour sortir du rouge. La tâche s’annonce difficile. L’action reste dès lors spéculative.

Conseil: à conserver/attendre

Risque: très élevé

Rating: 3D

Partner Content