Black Earth Farming

Black Earth Farming revient sur les rails. Malgré le facteur d’incertitude que représente la Russie, la structure de coûts, qui s’est sensiblement améliorée, ainsi que la rentabilité de la production, permettent d’espérer le meilleur pour le cycle haussier inévitable des prix des céréales. Digne d’achat mais à haut risque.

Propriétaire et exploitant agricole, Black Earth Farming est active en Russie du Sud-ouest, la région très fertile de Black Earth. Fondée depuis 2005, la société est cotée depuis fin 2007 à Stockholm. Le prix de souscription s’élevait à 50couronnes suédoises (SEK). Les investisseurs de la première heure n’ont pas été gâtés. La période jusqu’en 2010 a été marquée par l’acquisition de terres agricoles, de l’infrastructure et du matériel nécessaires. Fin 2009, le groupe contrôlait 330.000hectares (ha) de terrains, dont 216.000 en pleine propriété. Les années suivantes, la production a commencé, et en 2011, la superficie cultivée s’élevait déjà à 231.000ha, représentant 514.000tonnes de récoltes de blé, maïs et tournesol. Avec une capacité de stockage de 500.000tonnes, le groupe peut miser sur les fluctuations de prix. Ces dernières années ont été placées sous le signe de l’accroissement de la rentabilité de la production par l’application des techniques agricoles les plus modernes, couplées à l’optimisation des superficies agricoles. La récolte par hectare s’est améliorée de 2tonnes en 2011 à 2,8tonnes en 2014, et même 3,8tonnes l’an dernier, grâce à une sensible amélioration de la productivité du maïs (45% des volumes en 2015). Divers terrains ont déjà été vendus, parfois en échange d’autres terrains plus proches de la zone existante, mais le groupe entrevoit encore des opportunités. La superficie de terres contrôlées a baissé à 256.000ha, dont 227.000 sont désormais sa propriété. La surface cultivée a baissé en 2015 de 19%, à 149.000ha, mais grâce à l’amélioration de la rentabilité, la production s’est accrue de 7%, à 588.000tonnes. Les baisses de prix, surtout du maïs (-30%) et du blé (-26%), ont érodé le chiffre d’affaires (CA) de 9,7%, à 130,4millions de dollars américains (USD). Le coût de production a cependant reculé de 37% grâce à la rentabilité accrue, aux améliorations d’efficacité opérationnelle et à la baisse sensible du rouble russe (RUB; -30%). En incluant un bénéfice avant impôt de 9,2millions USD sur une vente de 36.600ha en échange de 24.900ha de nouveaux terrains, le bénéfice opérationnel (EBIT) s’est accru de 23,1millions USD, à 29,4millions USD. En août, pour la première fois, une facilité de crédit a été contractée avec une banque russe (pour maximum 800millions RUB ou 11millions USD, 764millions RUB comptabilisés fin 2015). Les coûts financiers se sont allégés de 2,6millions USD, à 5,2millions USD, du fait du rachat partiel d’une obligation coûteuse en SEK. L’an dernier fut seulement le deuxième exercice dans le vert pour le groupe (après 2012): 14,3millions USD, contre une perte nette de 17,4millions USD en 2014. La position d’endettement nette s’est alourdie de 3,5millions USD, à 31,5millions USD. Black Earth Farming cultive également des oignons et des carottes depuis l’an dernier, et joue ainsi sur le boycott occidental contre la Russie.

Conclusion

Cela aura duré plus longtemps que prévu, mais Black Earth Farming revient sur les rails. Malgré le facteur d’incertitude que représente la Russie, la structure de coûts, qui s’est sensiblement améliorée, de même que la rentabilité de la production, permettent d’espérer le meilleur pour le cycle haussier inévitable des prix des céréales. Dans l’intervalle, le risque de baisse est limité du fait de la sous-valorisation prononcée des terrains agricoles.

Conseil : digne d’achat

Risque : élevé

Rating : 1C

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