Biocartis: des nouvelles pas récompensées

L’entreprise de diagnostic a surpris en reprenant les prévisions initialement établies pour 2020, qu’elle avait invalidées après l’éclatement de la pandémie. Le marché semble dubitatif.

Biocartis a donc à nouveau l’intention d’écouler de 300 à 350 nouvelles plateformes Idylla cette année (337, en 2019). Les difficultés d’accès à la clientèle ont pesé sur la croissance du nombre de systèmes installés: alors qu’elle avait atteint 156 appareils au 1er semestre de 2019, la hausse est restée limitée à 101 unités. Biocartis recensait au 30 juin 1.411 appareils placés. Le nombre d’installations en Europe a bondi à la fin du trimestre, permettant au Vieux Continent de prendre à son compte la moitié de celles du semestre. Le groupe table sur un vigoureux rattrapage des autres régions au 2e semestre. Sans surprise, le volume de ventes de cartouches a nettement reculé entre avril et juin, après un 1er trimestre marqué par une hausse de non moins de 68% par rapport à 2019. Le 2e trimestre s’est soldé par un repli de 20%, alors que le marché des tests de détection du cancer chutait de 50% à 60%. La reprise a été plus rapide que prévu en Europe, où le nombre de cartouches vendues s’est accru de 12%, à 80.000 unités, en six mois. La direction vise pour 2020 un rebond de 30%, à 228.000 tests environ, par rapport à 2019. Elle pronostique une croissance au moins comparable à celle du 1er semestre en oncologie, le reste devant provenir des tests Idylla SARS-CoV-2 (Covid-19) et Idylla SeptiCyte Rapid (septicémie), dont la commercialisation est prévue pour cette année encore.

Les revenus des ventes de cartouches ont augmenté de 28%, à 9,6 millions d’euros, au 1er semestre, à quoi correspond un encourageant accroissement du chiffre d’affaires (CA) par test écoulé. Le CA réalisé sur les ventes d’appareils a cédé 26%, à 1,8 million d’euros, en raison du tassement du nombre d’installations. Le CA total des produits vendus a progressé de 14,4%, à 11,4 millions d’euros. Celui des partenariats est tombé de 6,8 à 4,7 millions d’euros, pour un CA consolidé néanmoins en hausse de 1,8%, à 17,6 millions. Les coûts se sont stabilisés à 44 millions d’euros. La marge brute sur la vente de produits est passée de 12% à 19%. La consommation de liquidités due aux dépenses opérationnelles et d’investissement s’établit à 25,6 millions, contre 33,6 millions précédemment. La trésorerie s’élevait au 30 juin à 149,7 millions d’euros; elle devrait, selon la direction, tomber à 110 millions d’ici à la fin de l’année. L’attention portée au développement de l’Idylla SARS-CoV-2 et plusieurs changements de priorité chez les partenaires ont reporté la commercialisation (pour usage scientifique) de GeneFusion, l’important test pour le cancer du poumon, de la fin 2020 au 1er trimestre de 2021. Plus problématique: les préparatifs de la commercialisation du test Oncotype DX Breast Recurrence Score de Genomic Health (Exact Sciences) sur l’Idylla sont suspendus. Biocartis, qui a conclu quatre contrats de collaboration cette année, espère ne pas s’arrêter là. Sa priorité stratégique reste le cancer, mais la direction étudie la possibilité d’intervenir, avec l’aide de partenaires, dans les maladies infectieuses, ce qui pourrait accélérer l’élargissement de la base de clientèle.

Conclusion

La tiédeur de la réaction du marché à l’annonce des prévisions annuelles montre que l’entreprise n’a pas retrouvé la confiance des investisseurs, qui s’était dégradée l’an dernier. Il va falloir faire preuve de beaucoup de patience, mais nous continuons à envisager d’un bon oeil les progrès réalisés. Nous pourrions d’ailleurs étoffer notre position si une correction boursière généralisée faisait reculer le titre.

Conseil: acheter

Risque: élevé

Rating: 1C

Cours: 4,68 euros

Ticker: BCART BB

Code ISIN: BE0974281132

Marché: Euronext Bruxelles

Capit. boursière: 263,9 millions EUR

C/B 2019: –

C/B attendu 2020: –

Perf. cours sur 12 mois: -33%

Perf. cours depuis le 01/01: -18%

Rendement du dividende: –

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