Belgacom

L’incertitude a disparu

Les actionnaires de Belgacom ont attendu avec grande impatience l’annonce du dividende et des perspectives du groupe. La bonne nouvelle, c’est que le dividende de l’an dernier (2,18 EUR par action) est maintenu. Donc, après le dividende intérimaire de 0,50 EUR par action de décembre, suivra encore un montant de 1,68 EUR par action. Belgacom versera donc, pour la 2eannée consécutive, plus que les cash-flows libres réalisés par l’entreprise. L’an dernier, ces cash-flows libres ont baissé d’ailleurs de 26,9%, à 505 millions EUR. Le versement du dividende coûtera 696 millions à l’entreprise. L’Etat belge (53,5% des actions) ne s’en plaindra pas : à ses caisses viendront s’ajouter 412 millions EUR. Au cours des prochaines années cependant, ce montant est appelé à baisser. D’un point de vue macroéconomique, ce n’est que logique. Aucune entreprise ne peut vivre au-dessus de ses moyens. Certes, Belgacom peut se permettre une charge de dette plus élevée. Mais cela n’aurait aucun sens, car à long terme, cette stratégie ne portera aucun fruit. Au cours des trois prochaines années, le dividende sera donc réduit à 1,5 EUR par action, ce qui représente malgré tout encore, au cours actuel, un rendement de près de 7% (bruts). Sur le plan opérationnel, peu de surprises sont à annoncer sur le 4e trimestre. On attend de l’Internet large bande et de la télévision numérique que ces services attirent de nouveaux clients, et c’est effectivement le cas. En revanche, le fait que la téléphonie mobile parvienne également à nouveau à attirer davantage d’abonnés est un facteur positif inattendu. Le segment des entreprises s’est surtout bien comporté. Au niveau du groupe, le chiffre d’affaires (CA) trimestriel a accusé un repli de 3,8%, à 1,58 milliard USD. Le cash-flow opérationnel récurrent ou REBITDA a quant à lui baissé de 6,4%. On notera la forte baisse du CA chez Belgacom International Carrier Services. BICS fournit des services de Carrier (traitement des communications téléphoniques internationales) et a vu son CA reculer de 6,8%. Pour 2014, on table sur un recul ultérieur de 10 à 15%. En cause : la venue à échéance de plusieurs contrats de long terme qui ne seront manifestement plus renouvelés. On ne sait pas exactement si tout ceci a un lien direct avec le scandale d’espionnage qui a éclaboussé BICS l’an dernier. Quoi qu’il en soit, l’impact sur les marges sera très réduit, car la rentabilité dans ce segment est traditionnellement très faible. Sur l’ensemble de l’année 2013, le CA et le REBITDA se sont tassés respectivement de 2,2% et 4,9%. Pour 2014, on escompte un repli ultérieur du CA de 1 à 2%. Les revenus de la téléphonie mobile augmenteront cependant à nouveau. Belgacom n’a pas l’intention de rester inactif, cependant. L’argent libéré par la baisse du dividende sera affecté à des investissements dans le réseau ainsi qu’à des mesures d’accroissement de l’efficience globale du groupe. Annuellement, Belgacom espère investir au moins 900 millions EUR. Une éventuelle adaptation de l’actionnariat sera à nouveau à l’agenda au plus tôt après les élections.

Conclusion

La baisse du dividende est un facteur négatif pour l’actionnaire mais conforme aux prévisions. L’élément positif est que l’incertitude a disparu. Le rendement est encore plus élevé que celui du secteur et pour la croissance future, de nouveaux investissements dans le réseau constituent un élément encourageant.

Conseil: digne d’achat

Risque: faible

Rating: 1A

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