Bekaert

Digne d’achat

Les marchés émergents trépignent alors que l’économie occidentale se porte relativement bien. Les résultats de Bekaert n’échappent pas à cette ” nouvelle normalité “. Les activités de Bekaert en Europe évoluent favorablement alors qu’ailleurs, les marges sont assez faibles, ce qui continue d’éroder la rentabilité. La marge de bénéfice opérationnel récurrent (marge de REBIT) sur le chiffre d’affaires (CA), à 5,9%, est encore inférieure à l’objectif de 7% que Bekaert assimile à une rentabilité durable. Cette marge est également inférieure à celle de 6,2% enregistrée au premier semestre 2014. Cela dit, la direction reste positive pour les trimestres à venir. Le marché chinois du fil d’acier pour le renforcement des pneus est sorti d’un plancher au 2e trimestre, même si les prix sont toujours sous pression. En Europe, les perspectives restent excellentes, alors qu’en Amérique latine, la rentabilité s’améliore quelque peu. En outre, la direction prévoit une plus grande contribution aux résultats des récentes acquisitions (notamment celle de Pirelli) et des investissements. Cette manoeuvre devrait compenser quelque peu la rentabilité traditionnellement plus faible du 2e semestre. Les économies de coûts et une analyse du portefeuille de produits demeurent en tout cas les priorités à l’agenda. La croissance du CA est principalement portée par des acquisitions et des effets de change positifs. La croissance organique du CA a même diminué de 3%, ce qui est principalement imputable à la baisse des volumes en Amérique du Nord et à des prix plus bas sur le marché chinois du fil d’acier. Ce recul n’est donc pas lié au marché européen, qui représente près d’un tiers du CA de Bekaert. Les résultats y sont en effet solides, grâce à des volumes supérieurs et à l’amélioration des prix. La marge de REBIT s’est établie à un très confortable 12,4%. Les conditions de marché demeurent très favorables, surtout dans la construction et dans le secteur automobile, alors que seuls les secteurs pétrolier et du gaz enregistrent moins de commandes en raison de la faiblesse des prix des combustibles fossiles. En Chine, Bekaert est donc toujours confronté à un marché de pneus difficile. Au cours des six premiers mois, la faible demande et la faiblesse des prix ont encore écrémé de 10% le CA de Bekaert en Asie. Les volumes se redressent à nouveau mais les prix continuent de baisser. Cette pression persistante sur les prix démontre que le fil d’acier devient de plus en plus un produit de base, en conséquence de quoi il devient difficile de demander des prix plus élevés en se distinguant de la concurrence. Pour pousser la rentabilité en direction des 7% souhaités, Bekaert devra adapter sa gamme de produits, notamment au travers d’acquisitions. Une adaptation qui, selon la direction, prendra du temps. D’ici là, on attend de savoir dans quelle mesure l’économie chinoise ralentit. Les récents indicateurs trahissent un important ralentissement, mais une amélioration est possible par l’assouplissement fiscal et monétaire récent, combiné à la dévaluation modérée. Bekaert a cependant déjà dû constituer une provision de 6 millions EUR pour créances douteuses en Chine, ce qui pèse sur son bénéfice net final.

Conclusion

L’Europe est toujours un marché florissant pour Bekaert, mais le groupe semble reprendre le contrôle de la situation ailleurs dans le monde également. Après la correction en Bourse, la valeur d’entreprise (EV) de Bekaert correspond à moins de 7 fois son cash-flow opérationnel (EBITDA). Ce qui laisse place à un redressement de cours.

Conseil: digne d’achat

Risque: moyen

Rating: 1B

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