Bekaert, cette autre valeur belge qui a dévissé

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Quelques actions belges sont responsables de la sous-performance du Bel 20 par rapport à la moyenne boursière européenne au terme des six premiers mois de 2018. Nous en passons huit sous la loupe durant une semaine. Aujourd’hui, Bekaert, qui en l’espace d’un an environ a perdu la moitié de sa valeur.

Très confiants, les investisseurs avaient fait grimper l’action à plus de 46 euros durant l’été 2017. Aujourd’hui, l’on ne peut certainement plus parler d’euphorie. Car plusieurs éléments ont pesé sur la rentabilité de Bekaert, qui peine à rectifier le tir. Si en 2017 le chiffre d’affaires a progressé de 10%, la marge sur le bénéfice d’exploitation sous-jacent a, elle, reculé, passant de 8,2% en 2016 à 7,3%.

L’érosion de ses marges tient à la guerre des prix que se livrent les acteurs du secteur du fil d’acier, et à l’erreur qu’ont commise plusieurs d’entre eux. En effet, espérant accroître leur part de marché, certains, dont Bekaert, n’ont pas répercuté la hausse des prix des matières premières sur les tarifs des fils d’acier. En outre, en Amérique du Sud, le climat économique demeure tendu, et sur le marché nord-américain, la politique commerciale de Donald Trump suscite toujours l’incertitude. De surcroît, sur le marché chinois du fil d’acier pour panneaux solaires, l’histoire se répète, pour Bekaert. C’est l’effondrement de ce marché qui avait déjà fait dévisser l’action, en 2008. L’an dernier, le retard technologique de l’entreprise sur ce même marché l’en a évincée, ce qui lui a coûté près de 10% du bénéfice d’exploitation (Ebit). Et comme si cela ne suffisait pas, l’amélioration des résultats de la filiale du tréfileur, Bridon-Bekaert Ropes Group (BBRG), est plus lente qu’attendu.

L’on anticipe toutefois un redressement des marges de Bekaert cette année, mais il sera lui aussi moins rapide qu’espéré. En publiant son rapport intermédiaire relatif au premier trimestre, la direction n’a pas confirmé que l’Ebit de l’exercice courant égalerait celui de 2017. Pour voir ses marges progresser, l’entreprise doit pouvoir fixer ses prix plus librement encore. Or les prix du fil d’acier sont très volatils. Et pour que BBRG redevienne rentable, une restructuration est en cours, mais il faudra que le marché pétrolier offshore, sur lequel la filiale se concentre surtout, se reprenne lui aussi.

Pour résumer, Trump demeure un vecteur de risques et en Chine les problèmes s’accumulent. Ainsi le gouvernement chinois a-t-il réduit les subventions en faveur de l’énergie solaire. La mesure menace d’augmenter les prix des panneaux solaires. L’on est par conséquent en droit de se demander si le marché du fil à scier apportera encore une contribution au bénéfice de Bekaert cette année.

La bonne nouvelle est que ces éléments perturbateurs sont déjà intégrés dans le cours. La valorisation de l’entreprise cyclique qu’est Bekaert peut, avec un rapport cours/bénéfice de 9 et à moins de six fois les cash-flows d’exploitation, être qualifiée de faible. Du reste, n’oublions pas que le tréfileur demeure bénéficiaire malgré les aléas. Une amélioration des performances n’est donc pas requise pour que le cours de l’action reprenne de la hauteur. Un peu moins d’infortune y suffirait.

Conseil : acheter

Risque : moyen

Rating : 1B

Cours : 28,5 euros

Ticker: BEK BB

Code ISIN: BE0974258874

Devise : euro

Marché : Euronext Bruxelles

Capit. boursière : 1,7 milliard EUR

C/B 2017 : 14

C/B attendu 2018 : 9

Perf. cours sur 12 mois : -36 %

Perf. cours depuis le 01/01 : -22 %

Rendement du dividende : 4,2 %

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