Beau parcours de South32

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La nouvelle entité issue de la scission des activités de BHP Billiton en 2015 a parcouru un beau chemin. Le cours de South32, comme des autres actions du secteur minier, vient de reculer, mais cette correction n’est pas malsaine après les nettes hausses de l’an dernier. L’entreprise est financièrement saine et la valorisation de l’action attrayante.

Il y a près de deux ans (en mai 2015), le groupe minier BHP Billiton a scindé plusieurs activités qu’il a hébergées dans une nouvelle entreprise, South32. Ce nom fait référence au méridien qui traverse l’Australie, l’Afrique du Sud et l’Amérique du Sud, les trois continents où le groupe est actif. BHP Billiton a choisi de se concentrer principalement sur le minerai de fer, le pétrole et le gaz, et le cuivre. South32 réunit de son côté les activités de charbon, de manganèse, d’aluminium et la fonte au nickel. En outre, le groupe possède la plus grande mine d’argent au monde (Cannington, en Australie), qui produit également du plomb et du zinc.

Après deux ans d’indépendance, South32 peut être fière du chemin parcouru. L’entreprise a certes pâti de l’évolution des cours de matières premières durant les premières années, mais la tendance s’est inversée l’an dernier. South32 avait terminé l’exercice 2015 avec une dette de 409 millions de dollars. Un an plus tard, elle disposait d’une position de trésorerie de 312 millions de dollars, et au terme du premier semestre de cet exercice fiscal 2017, le compteur affiche déjà 859 millions de dollars en liquidités nettes. De plus, les cash-flows sont positifs (cash-flows libres de 626 millions de dollars au cours du premier semestre). South32 a profité de la hausse du cours du minerai de manganèse et du charbon. Avec la mine de Gemco en Australie et une joint-venture avec Anglo American (Samancor) en Afrique du Sud, l’entreprise est le numéro un mondial dans l’extraction du manganèse. Ce métal est surtout utilisé dans les ferroalliages. Côté charbon, le groupe produit à la fois la variété qui sert de matière première pour les centrales électriques (Afrique du Sud) et celle utilisée dans la production d’acier (Australie).

Les cash-flows opérationnels ou EBITDA ont doublé sur une base annuelle à près de 1,1 milliard de dollars, et le bénéfice sous-jacent s’est établi à 479 millions de dollars au premier semestre. Compte tenu de la génération de liquidités actuelle et des dépenses prévues, la position de trésorerie nette atteindra au moins 1,5 milliard de dollars à la fin de l’exercice en cours (juin). Les dépenses d’investissement n’ont pas dépassé 172 millions de dollars au premier semestre. South32 table sur 450 millions de dollars sur l’ensemble de l’exercice (480 millions de dollars il y a un an). L’entreprise s’est engagée à distribuer 40% du bénéfice sous-jacent sous la forme de dividendes. Concrètement, cela représente aujourd’hui un montant de 192 millions de dollars, qui va naturellement augmenter avec le bénéfice sous-jacent. Un budget de 500 millions de dollars est libéré pour le rachat d’actions propres. Le directeur Graham Kerr veut éviter à tout prix les erreurs commises dans le secteur par le passé. La croissance du chiffre d’affaires n’est donc pas une priorité. Les rares acquisitions concernent des actifs qui peuvent être intégrés immédiatement dans les opérations existantes, comme la fabrique Metropolitan du producteur de charbon en faillite Peabody Energy. D’autre part, la vente de certains actifs n’est pas exclue.

Conclusion

Bien que South32 ne soit pas exposée au minerai de fer, l’action a reculé, à l’instar des autres minières, la semaine dernière. Cette correction n’est cependant pas anormale et certainement pas malsaine après la nette hausse des cours de l’an passé. South32 est financièrement saine et entend le rester. De grandes acquisitions risquées ne sont donc pas l’ordre du jour. À 1,1 fois la valeur comptable, la valorisation est attrayante.

Conseil : digne d’achat

Risque : moyen

Rating : 1B

Devise : livre Sterling (GBP)

Marché : London Stock Exchange

Capit. boursière : 8,9 milliards GBP

C/B 2016 : –

C/B attendu 2017 : 9

Perf. cours sur 12 mois : +107 %

Perf. cours depuis le 01/01 : +1,5 %

Rendement du dividende : 2,3 %

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