Barrick Gold

Les cash-flows du groupe canadien ont progressé et son action a triplé de valeur depuis le début de l’année. Barrick fait ainsi mieux que la moyenne du secteur.

Le groupe canadien Barrick Gold a longtemps été réputé le producteur d’or le plus endetté. Un héritage d’une stratégie ambitieuse fondée sur des acquisitions. Il y a un an et demi, le groupe traînait encore plus de 13milliards USD de dettes. Il a infléchi la tendance à temps et met aujourd’hui tout en oeuvre pour réduire son endettement. Rien que l’an dernier, la dette a diminué de 3,1milliards USD. L’objectif pour 2016 est fixé à au moins 2milliards USD. Barrick est en tout cas sur la bonne voie au terme du 1ersemestre puisque la dette a diminué de 970millions USD. Elle ne doit pas dépasser 8milliards USD à la fin de cette année, soit environ deux fois les cash-flows opérationnels (EBITDA). Pour 2019, la dette du groupe doit retomber sous les 5milliards USD, sous l’effet d’une hausse des cash-flows combinée à de nouvelles cessions d’actifs. Côté cash-flows, l’évolution est favorable. Les cash-flows libres étaient positifs entre avril et juin pour le 5etrimestre d’affilée et s’élevaient à 274millions USD. Ils atteignent 455millions USD sur le 1ersemestre, presque autant que sur la totalité de l’année 2015 (471millions USD). Vu l’évolution récente du cours de l’or, ils vont encore augmenter au 3etrimestre en cours. Pour ce qui concerne les ventes d’actifs, c’est pour l’instant le calme plat ou presque. Deux mines ont été vendues à Kinross Gold l’an dernier. Barrick a fait savoir que plusieurs actifs sont à l’étalage. Il s’agit notamment de la mine de cuivre de Lumwana en Zambie et de la participation (50%) dans la mine de cuivre chilienne de Zaldivar. La participation dans la mine de Kalgoorlie en Australie (50%) ne sera pas conservée si le juste prix est proposé. Le copropriétaire, Newmont Mining, qui assure également l’exploitation de la mine, est bien entendu intéressé mais les deux parties n’ont pas encore trouvé d’accord financier. Kalgoorlie dispose plus de 4millions d’onces de réserves et la production annuelle de la mine varie entre 350.000 et 365.000onces. Les analystes estiment la valeur de marché de la participation à environ 1milliard USD. La participation de 63,9% dans Acacia Mining est un autre actif dont Barrick souhaiterait se défaire. Acacia comprend trois mines en Tanzanie et plusieurs autres actifs d’exploration en Afrique. Sa valeur boursière a plus que triplé cette année, ce qui porte la valeur de la participation à environ 1,9milliard USD. La diminution du nombre d’actifs opérationnels sonne également le glas de la croissance de la production de Barrick. Au 2etrimestre, les mines du groupe ont produit un total de 1,34million d’onces, en baisse de 7,5% par rapport à l’année précédente. Après six mois, la production du groupe s’établit à 2,62millions d’onces (contre 2,84millions d’onces l’an dernier). Sur l’ensemble de l’exercice, Barrick table sur une production comprise entre 5 et 5,5millions d’onces. Bonne nouvelle, le coût de production a reculé de 918 à 744USD au 1ersemestre. Barrick a également revu à la baisse ses prévisions en la matière pour l’ensemble de l’exercice: le coût de production devrait s’établir entre 750 et 790USD.

Conclusion

Barrick a renoncé à la croissance du chiffre d’affaires de la production au profit d’un assainissement du bilan. Les cash-flows ont progressé et l’action a triplé de valeur depuis le début de l’année. Barrick fait ainsi mieux que la moyenne du secteur. Le cours ne pourra continuer son ascension qu’en cas de poursuite du redressement du cours de l’or.

Conseil : digne d’achat

Risque : moyen

Rating : 1B

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