Barrick Gold

Digne d’achat

Le groupe canadien Barrick Gold est le premier producteur d’or au monde en termes de volumes. Il est toutefois précédé par Newmont Mining et Goldcorp en termes de valeur boursière. En septembre, l’action est même retombée à son plus bas niveau en plus de deux décennies. Ces dernières années, Barrick a acté des dépréciations de plusieurs milliards de dollars sur la valeur d’actifs comme Cerro Casale et Lumwana, ainsi que sur Equinox Minerals, une entreprise rachetée en 2011. Ces dépréciations ont engendré des pertes considérables et pesé sur la valeur comptable. Mais Barrick est à nouveau sur la bonne voie depuis quelques trimestres malgré un cours de l’or qui ne décolle pas. La priorité est désormais la réduction de l’endettement et des coûts. Barrick a notamment vendu des mines d’or en Australie et aux Etats-Unis. En outre, la participation dans la mine de cuivre de Zaldivar au Chili a été cédée à Antofagasta pour un montant de 1 milliard USD. L’objectif était de réduire la dette de 3 milliards USD sur l’ensemble de l’année 2015, à environ 10 milliards USD. Il a été atteint. De plus, le groupe dispose encore de 2,8 milliards USD de liquidités. Ces derniers mois, une partie de celles-ci ont été affectées au rachat d’anciennes dettes. Il faut aussi savoir que 5 milliards USD de dettes n’arriveront à échéance qu’après 2032. En d’autres termes : Barrick a le temps pour les rembourser. Les cash-flows libres sont même redevenus positifs ces derniers trimestres. Le groupe ne devra rembourser que 250 millions USD d’ici 2018. La réduction de l’endettement a également un effet positif sur les charges financières, qui ont diminué de 140 millions USD en 2015. Barrick dispose en outre d’une facilité de crédit non utilisée de 4 milliards USD qui a été prolongée jusqu’en 2021 l’an dernier. Enfin, le groupe pourrait encore vendre plusieurs autres actifs si nécessaire, comme la participation dans Acacia Mining (l’ancienne African Barrick). Barrick réalise environ deux tiers de son chiffre d’affaires (CA) en Amérique du Nord et du Sud. La contribution de l’Afrique s’établit à 22%, et celle de l’Australie est retombée à 10%. Barrick compte seize actifs opérationnels et 12% du CA provient de la vente de cuivre. Le grand atout du groupe réside dans sa structure de coûts. Au troisième trimestre, le coût nécessaire pour maintenir le niveau actuel de production (AISC) avait baissé de 8% sur base annuelle à 771 USD l’once. La moyenne pour 2015 s’établira entre 830 et 870 USD. De ce fait, les cash-flows opérationnels sont toujours positifs au cours actuel de l’or. Barrick dispose de cinq actifs clés qui prennent à leur compte près de 65% de la production du groupe et dont l’AISC ne dépasse pas 700 à 725 USD l’once troy. Ces joyaux sont Goldstrike, Cortez, Pueblo Viejo (60%), Lagunas Norte et Veladero. Pour 2015, Barrick table sur une production comprise entre 6 et 6,15 millions d’onces d’or et 480 à 520 millions de livres de cuivre. Les réserves d’or du groupe s’élèvent à 93 millions d’onces.

Conclusion

Avec l’accélération de la réduction de l’endettement et la baisse des coûts, la situation financière de Barrick Gold s’est grandement améliorée. Sur le plan opérationnel, nous prévoyons une production stable à légèrement décroissante pour les années à venir. Le rythme des nouveaux investissements sera avant tout déterminé par l’évolution du cours de l’or. A moins de 0,9 fois la valeur comptable, Barrick est digne d’achat, et la note de risque peut être ramenée de C à B.

Conseil : digne d’achat

Risque : moyen

Rating: 1B

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