Barrick Gold

Digne d’achat

L’action Barrick Gold est revenue à son plus faible niveau en plus de deux décennies. La capitalisation boursière du groupe aurifère canadien représente désormais à peine un cinquième de son niveau record de 2011. Barrick, qui est toujours le premier producteur aurifère mondial, a donc été lourdement sanctionné. Ces dernières années, la société a dû encaisser de lourdes pertes. Sur le plan opérationnel, elle est encore (largement) rentable, mais les chiffres rouges étaient notamment la conséquence de frais de restructuration, de réductions sur la valeur comptable des actifs en raison de la baisse du cours de l’or, et d’une plus faible valorisation de réserves aurifères. Barrick a dû jusqu’ici amortir plus de 13 milliards USD. Au niveau opérationnel, au 3etrimestre, il y eut peu de surprises. Barrick se concentre sur 5 actifs-clés qui représentent ensemble plus de 60% de la production du groupe et ont la plus faible structure de coûts. Il s’agit de Cortez et Goldstrike aux USA (Nevada), Pueblo Viejo en République dominicaine, Veladero en Argentine et Lagunas Norte au Pérou. Pour ces 5 mines, un coût de production total moyen de 730 à 780 USD par once troy est annoncé. Au 3etrimestre, Barrick a produit 1,65 million d’onces d’or à un coût de production moyen de 834 USD l’once. Pour l’ensemble de l’année, le groupe table sur une production de 6,1 à 6,4 millions d’onces. Les prévisions de coût au niveau du groupe ont été abaissées à 880 – 920 USD l’once. Le cash-flow opérationnel s’est élevé à 850 millions USD et Barrick a aussi réalisé un bénéfice net de 125 millions USD. Compte tenu de l’arrêt (temporaire) des activités de Pascua-Lama, les dépenses de capital ont été réduites à 2,2 – 2,5 milliards USD par rapport à 2013. Le talon d’Achille de Barrick est son endettement : à la fin du 3etrimestre, le groupe disposait de 2,7 milliards USD de liquidités et il peut encore solliciter une ligne de crédit inutilisée de 4 milliards USD. Cependant, la dette nette du groupe totalise encore 10,5 milliards USD. Outre l’accent sur les cinq mines principales du groupe, l’allègement de ces dettes est une priorité. La direction vise une réduction à un maximum de 7 milliards USD. Le cash-flow libre est cependant positif, grâce à la baisse des investissements (200 millions USD au 3etrimestre), mais insuffisant pour alléger rapidement les dettes. La vente d’actifs secondaires est une autre possibilité. La probabilité est dès lors réelle que Barrick décide tôt ou tard de vendre son activité Cuivre ou de la ramener sous une société séparée. Quoi qu’il en soit, Barrick a encore assez de temps devant lui pour mettre en place les mesures d’allègement de sa dette. Cette année et l’an prochain, il devra seulement rembourser 200 millions USD et en 2016 et 2017, 700 millions USD. Les importantes tranches de remboursement n’interviendront qu’à partir de 2018. Actuellement, aucun rapprochement ne semble s’annoncer avec Newmont Mining. Une fusion avait été évoquée en début d’année mais les négociations ont tourné court.

Conclusion

Tant que le cours de l’or ne se redresse pas, l’accent restera placé sur les économies de coûts et non pas sur la croissance. Le coût de production faible en comparaison avec le restant du secteur est en tout cas un avantage. Les dettes élevées sont à nouveau un point d’attention important. D’où l’abaissement de rating pour le risque.

Conseil: digne d’achat

Risque: élevé

Rating: 1C

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