Barrick Gold, le favori de Warren Buffett dans le secteur

Pas étonnant que Warren Buffett ait misé sur ce cheval – le seul dans lequel il a investi, d’ailleurs, dans le secteur minier aurifère: Barrick Gold a tout pour plaire, y compris le cours actuel de l’action.

Au 3e trimestre, le 2e producteur d’or au monde qu’est Barrick Gold a vu sa production reculer de 8% en un an, à 1,16 million d’onces troy. Sur les neuf premiers mois de l’année, il en a produit 3,55 millions. L’objectif pour 2020 (4,6-5 millions d’onces troy) est donc à portée de main. Le recul subi durant le trimestre découle surtout de la suspension de la production à Porgera depuis le 25 avril, les autorités locales ayant refusé de renouveler la licence d’exploitation. Cette mine de Papouasie-Nouvelle-Guinée que le groupe exploite avec la société chinoise Zijin Mining produisait annuellement de 240.000 à 270.000 onces troy d’or, ou 5 % de la production du groupe. Depuis l’expiration de la licence, Barrick a engagé plusieurs procédures juridiques et des négociations avec le gouvernement. S’il n’y a pas encore eu de fumée blanche, les parties se sont néanmoins rapprochées. Sans nul doute, la licence sera renouvelée. Mais pour cela, Barrick devra abandonner au gouvernement une plus grande part de ses recettes, c’est-à-dire s’acquitter de redevances plus élevées. Carlin (Nevada) et Pueblo Viejo (République dominicaine) ont quelque peu compensé la perte éprouvée à Porgera. A Cortez, les couches exploitées au 3e trimestre recelaient moins d’or mais l’objectif annuel sera atteint. A Veladero (Argentine) en revanche, l’hiver rigoureux et le confinement ont pesé sur la production.

Le prix moyen de production d’une once troy par le groupe a tout de même baissé, de 984 dollars au 2e trimestre à 966 dollars au 3e (1.031 dollars, un an plus tôt). Sur les trois premiers trimestres de 2020, il s’élève à 984 dollars en moyenne. Et ce coût est appelé à diminuer encore car les mines que Barrick détient actuellement devraient produire dans quelques années 4,5-5 millions d’onces troy d’or l’an. Au 3e trimestre, le groupe a perçu 1.926 dollars par once vendue, 30% de plus qu’un an plus tôt. En conséquence, il a vu son chiffre d’affaires augmenter (+32,2%), à 3,54 milliards de dollars.

Barrick extrait en outre du cuivre. Et la branche, qui compte des actifs notamment au Chili, en Zambie et en Arabie Saoudite, est rentable: elle a produit 338 millions de livres de cuivre depuis le début de 2020, au prix moyen de 2,17 dollars par livre. Ces derniers mois, le cours du cuivre s’est fort apprécié.

Au 3e trimestre, le bénéfice net ajusté a augmenté de 78% par rapport au trimestre précédent, à 726 millions de dollars. Au terme des neuf premiers mois de 2020, il atteignait 1,43 milliard de dollars, ou 0,80 dollar par action. Quant au cash-flow disponible, il a atteint un niveau record, 1,31 milliard de dollars. Barrick a dès lors pu alléger encore sa dette, et augmenter le dividende. A l’issue du 3e trimestre, le groupe disposait, en sus d’une ligne de crédit inutilisée de 3 milliards de dollars, de 4,74 milliards de dollars de liquidités, pour une dette de 5,16 milliards de dollars, à ne rembourser que d’ici 2033. Le dividende trimestriel a été relevé de 0,08 à 0,09 dollar par action.

Conclusion

Barrick Gold, qui n’est pas dépourvu d’atouts (jolie diversification géographique, pipeline bien garni, taille appréciable), est moitié moins cher qu’il y a neuf ans. Pourtant, le cours du métal jaune était alors à peu près aussi élevé qu’aujourd’hui, et dans l’intervalle, le groupe a réduit ses coûts de production et, à un rythme impressionnant, sa dette. Digne d’achat.

Conseil: acheter

Risque: moyen

Rating: 1B

Cours: 23,08 dollars

Ticker: GOLD US

Code ISIN: CA0679011084

Marché: New York Stock Exchange

Capit. boursière: 41 milliards USD

C/B 2020: 20

C/B attendu 2021: 16

Perf. cours sur 12 mois: +24%

Perf. cours depuis le 01/01: +31%

Rendement du dividende: 1,4%

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