Banco Santander

L’année dernière fut difficile pour la banque espagnole comme pour l’ensemble du secteur. La valorisation de Banco Santander est plutôt faible désormais. On notera toutefois que la situation se normalise et les résultats ont dépassé la phase critique. D’où notre relèvement de conseil.

Avec plus de 13.000 établissements, plus de 190.000 salariés, 1340 milliards EUR d’actifs sous gestion fin 2015 et une capitalisation boursière de quelque 55milliards EUR, Banco Santander compte non seulement parmi les plus grandes banques d’Espagne, mais aussi d’Europe. Cette grande banque espagnole est d’ailleurs active sur plusieurs continents. Des bénéfices engrangés au premier trimestre, 37% provenaient d’Amérique latine, 37% d’Europe continentale, 20% du Royaume-Uni et 6% des États-Unis. Fin de l’année dernière, Banco Santander était numéro3 sur le marché espagnol (avec une part de marché de 14%), mais aussi numéro3 au Portugal (part de marché de 11%), numéro5 au Royaume-Uni (9%), numéro1 en Allemagne dans les crédits à la consommation (avec une part de marché de 14% dans ce segment), numéro3 en Pologne (10%), numéro21 aux États-Unis (3%), numéro3 au Brésil (8%), numéro2 en Argentine (9%), numéro3 au Mexique (14%) et numéro1 au Chili (19%). Après une année difficile depuis la mi-2015 avec de moins bons résultats, il semble que la grande banque espagnole ait tourné la page et entrevoie l’avenir avec optimisme. Même si le Brexit n’est évidemment pas une bonne chose pour Banco Santander et que la pression sur les marges doit être suivie en Espagne. L’an dernier, le bénéfice a certes encore progressé de 12,9%, à 6,57milliards EUR, mais au dernier trimestre de l’an dernier comme sur les trois premiers mois de cette année, on note un recul (-8%, à 1,63milliard EUR pour le premier trimestre de 2016). Le bénéfice récurrent (hors éléments exceptionnels) a progressé de 9% sur le premier semestre, à 3,28milliards EUR. En tout cas à taux de change constants. Sinon, l’affaiblissement de la livre (GBP), notamment, se traduit par un repli de bénéfice de 4,3%. Une meilleure maîtrise des coûts et des provisions plus faibles compensent la baisse des revenus. En raison surtout de l’affaiblissement des revenus d’intérêts (la marge de taux a baissé de 28points de base (0,28%) en Espagne et de 7points de base (0,07%) au Royaume-Uni). Par ailleurs, les principaux ratios se stabilisent. Avec un ratio coût/revenus de 47,8% pour le premier trimestre 2016 (contre 47,6% en 2015), Banco Santander compte toujours parmi les banques les plus efficaces d’Europe, mais la tendance est à la hausse (encore 47% pour 2014). L’ambition du groupe est de ramener ce chiffre sous 45% d’ici 2017, et ce ne sera pas évident. Le rendement sur les fonds propres (ROE) s’est élevé à 7% au deuxième trimestre, contre 7,2% en 2015. Dans le monde bancaire, on attache cependant plus d’importance au rendement sur les fonds propres “tangibles” (ROTE). Et là, on constate un statu quo: 11,1% pour les six premiers mois, contre 11% pour 2014 et 2015. L’objectif (très ambitieux) de la direction est d’atteindre 12 à 14% à l’horizon 2017.

Conclusion

Banco Santander ne s’est pas vraiment distinguée l’an dernier, mais l’année fut difficile pour le secteur entier. Sa valorisation est plutôt faible désormais, à 9fois le bénéfice 2016 et 0,8fois la valeur comptable. Le Brexit n’a pas été une bonne nouvelle pour la banque, mais on notera que la situation se normalise et les résultats ont dépassé la phase critique. D’où notre relèvement de conseil.

Conseil : digne d’achat

Risque : moyen

Rating : 1B

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