Banco Santander

Conserver/attendre

Avec 13.030 établissements, près de 194.000 salariés, 1340 milliards EUR d’actifs sous gestion fin 2015 et quelque 65 milliards EUR de capitalisation boursière, Banco Santander compte non seulement parmi les plus grandes banques d’Espagne, mais aussi d’Europe. Cette grande banque espagnole est d’ailleurs active sur plusieurs continents. Des bénéfices engrangés en 2015, 36% provenaient d’Amérique latine, 33% d’Europe continentale, 23% du Royaume-Uni et 8% des États-Unis. Banco Santander est ainsi numéro 3 sur le marché espagnol avec une part de marché de 14%, mais aussi numéro 3 au Portugal (part de marché de 11%), numéro 5 au Royaume-Uni (9%), numéro 1 en Allemagne dans les crédits à la consommation (avec une part de marché de 14% dans ce segment), numéro 3 en Pologne (10%), numéro 21 aux États-Unis (3%), numéro 3 au Brésil (8%), numéro 2 en Argentine (9%), numéro 3 au Mexique (14%) et numéro 1 au Chili (19%). Après une période plus longue de redressement, les résultats de la grande banque espagnole se sont ensuite repliés au second semestre 2015. L’an dernier, le bénéfice a certes encore progressé de 12,9%, à 6,57 milliards EUR, mais sur les neuf premiers mois, la hausse du bénéfice est encore ressortie à 17%. Car au dernier trimestre de l’an dernier, le repli du bénéfice atteint 13,1%, à 1,46 milliard EUR, par rapport au troisième trimestre, inférieur au consensus des analystes. Le bénéfice par action a reflué de 0,11 à 0,10 EUR. Pour l’ensemble de l’année, celui-ci totalise 0,45 EUR. La moins bonne tenue des activités à partir du second semestre et à plus forte raison au dernier trimestre est liée à la baisse des marges d’intérêt en Amérique Latine, qui représente toujours le continent le plus important pour le groupe, et également aux résultats manifestement moins bons aux États-Unis ainsi qu’à la constitution de réserve de fonds au Royaume-Uni pour l’indemnité aux clients à qui une assurance de solde restant dû erronée a été vendue. Le processus d’amélioration constante des ratios s’est du reste interrompu dans la grande banque. Avec un ratio coût/revenus de 47,6% pour 2015 (contre 47% pour 2014), Banco Santander compte toujours parmi les banques les plus efficaces d’Europe, mais au 4e trimestre, ce chiffre est revenu à 49,8%, contre 47,2% au trimestre précédent. L’ambition de ramener ce chiffre sous 45% d’ici 2017 n’est pas simple à mettre en oeuvre. Le rendement sur fonds propres (ROE) s’est élevé à 7,2% à l’exercice 2015, à comparer à 7% à l’exercice 2014, mais pour la période entre octobre et décembre, on note un repli à 6,5% (contre 7,4% au 3e trimestre). Dans le monde bancaire, on attache cependant plus d’importance au rendement sur les fonds propres ” tangibles ” (ROTE). Et là, on constate un statu quo : 11% pour 2014 comme pour 2015. Cela dit, au cours des trois derniers mois, nous sommes retombés à 9,8%, par rapport à l’objectif de la direction de 12 à 14% à l’horizon 2017.

Conclusion

L’action de Banco Santander est loin d’avoir connu une évolution extraordinaire ces derniers mois. Dès lors, sa valorisation est plutôt faible désormais, à 9 fois le bénéfice 2015 et environ 10 fois celui de cette année, pour 0,75 fois la valeur comptable. Après un 4e trimestre plus difficile, nous craignons cependant que la phase de redressement soit terminée et que cette année nous réserve plutôt de mauvaises surprises, notamment en Amérique Latine. D’où notre abaissement de conseil.

Conseil : conserver/attendre

Risque : moyen

Rating : 2B

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