Baisse du dividende d’Euronav

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Au deuxième trimestre, l’armateur pétrolier a accusé une perte nette de 24,2 millions de dollars. On le savait, Euronav devait acter au trimestre écoulé une moins-value de 21 millions de dollars sur la vente d’un VLCC. Le groupe a cependant un bilan très solide.

Depuis 2015, Euronav garantit une rétribution annuelle de 80% du résultat net hors plus-values exceptionnelles. Ce qui s’est traduit pour les exercices 2015 et 2016 en des dividendes bruts annuels très généreux de 1,44 et 0,77 dollar par action. Le secteur est cependant très cyclique. C’est pourquoi désormais un dividende annuel brut minimum de seulement 0,12 dollar par action est garanti, avec un premier paiement de 0,06 dollar en septembre. En cas de bénéfice net plus élevé, le groupe choisira entre une hausse du dividende, un rachat d’actions propres et des acquisitions contribuant au dividende. L’extension récente de contrats de location de long terme lui garantit des cash-flows stables. Le groupe a en effet conclu un nouveau contrat quinquennal portant sur la location de deux plateformes de stockage flottantes (le FSO Africa et le FSO Asia, qui lui appartiennent pour moitié), qui lui rapportera annuellement 36 millions de dollars de cash-flow opérationnel (EBITDA). En outre, Euronav a signé deux contrats de sept ans pour deux navires Suezmax (pétroliers d’une capacité de 150 à 165.000 tonnes). Il fera donc construire quatre nouveaux navires (en remplacement des anciens Suezmax de sa propre flotte de 19 bateaux), dont la livraison est prévue en 2018. De plus, son bilan est solide. Les liquidités disponibles ont doublé sur ces 18 derniers mois, à 793 millions de dollars fin juin, ce qui est suffisant pour traverser trois années de cycle.

Au deuxième trimestre, Euronav a accusé une perte nette de 24,2 millions de dollars. Elle inclut cependant une perte comptable unique de 21 millions de dollars sur la vente du VLCC (ou Very Large Crude Carrier, un navire-citerne d’une capacité maximale de 320.000 tonnes) TI Topaz, l’un des plus anciens de sa flotte de 30 VLCC. On note une perte nette sous-jacente de 3,2 millions de dollars, alors qu’à la même période il y a un an, Euronav affichait un bénéfice net récurrent de 15,9 millions de dollars, et au premier trimestre 2017, un bénéfice de 34,3 millions. Le tarif de location moyen sur le marché au comptant a reculé pour les VLCC de 47.864 à 28.351 dollars cette année, et pour les Suezmax, de 33.119 à 17.341 dollars ; après six mois, respectivement, de 54.156 à 34.843 dollars et de 35.729 à 20.508 dollars.

Au premier semestre, le bénéfice net s’est effondré de 153,7 à 10,1 millions de dollars. Les tarifs sont à leur plus faible niveau depuis 2013. C’est la conséquence de la baisse saisonnière de la demande et de la livraison de nombreux nouveaux navires (cette année, 51 navires, sur une flotte mondiale d’environ 1200). Les perspectives pour le troisième trimestre sont faibles car 61% de la capacité disponible des VLCC est louée à 20.000 dollars (break-even à 27.300 dollars) et 60% de la capacité des Suezmax l’est à 14.700 dollars (ni gain ni perte à 24.000 dollars).

Conclusion

Les faibles perspectives à court terme ont ramené l’action à son plus faible niveau depuis 2013. Le redressement du secteur risque d’être retardé à fin 2018, début 2019, du fait des nombreuses livraisons de navires. Euronav dispose cependant du bilan le plus solide du secteur, et nous sommes convaincus que sa direction expérimentée exploitera tôt ou tard les abondantes liquidités pour réaliser des acquisitions intéressantes.

Conseil : digne d’achat

Risque : moyen

Rating : 1B

Devise : euro

Marché : Euronext Bruxelles

Capit. boursière : 1 milliard EUR

C/B 2016 : 7,3

C/B attendu 2017 : 158

Perf. cours sur 12 mois : -18 %

Perf. cours depuis le 01/01 : -17 %

Rendement du dividende : 1,9 %

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