Aucun catalyseur pour le cours de Telenet

Au début de l’année, Telenet a surpris en annonçant que 2019 serait le premier exercice marqué par une baisse du bénéfice depuis son entrée en Bourse en 2005. Après un premier trimestre finalement meilleur que prévu, le chiffre d’affaires et le bénéfice ont légèrement dépassé les attentes pour le deuxième trimestre. Or, les prévisions annuelles n’ont pas été revues.

Entre avril et juin, le chiffre d’affaires (CA) comparable de Telenet a reculé de 1,3% en glissement annuel, à 635,6 millions d’euros, environ 2% au-dessus du consensus (623,5 millions). De 345,3 millions d’euros, le cash-flow opérationnel (Ebitda) a, lui, dépassé de 1% les attentes. Au terme du 1er semestre, le CA, de 1,26 milliard d’euros, accuse un repli de 1,1%, l’Ebitda, de 664,8 millions, un recul de 1%. La marge d’Ebitda est restée constante, à 52,7%. Sur le plan opérationnel, Telenet n’a pas à rougir – un très gros client, Medialaan, société mère de Jim Mobile et Mobile Vikings, a filé chez Orange Belgium. Les formules forfaitaires restent relativement performantes, avec 38.700 nouveaux clients au 2e trimestre. Le nombre de clients en “quadruple play” (téléphonie fixe et mobile, Internet et télévision numérique) a augmenté de 28,1 à 28,9%. Les formules forfaitaires sont plus rentables pour Telenet et ces abonnés sont plus fidèles. Le groupe a également accueilli 53.900 abonnés mobiles supplémentaires et 3.000 nouveaux clients Internet haut débit. En revanche, le recul se poursuit dans la télévision numérique (-6.900), principalement au profit d’Orange Belgium.

Pour 2019, Telenet prévoit un CA et un Ebitda en recul de respectivement 2,5% et 1-2%. Comme Proximus, Telenet va contester la nouvelle proposition tarifaire de l’IBPT lors du cycle de consultations en cours. Le chien de garde des télécommunications prendra une décision en décembre. Reste à savoir quel sera l’impact de la mesure, si elle est adoptée – les nouveaux tarifs que les opérateurs pourront appliquer pour la location de leur réseau entreront en vigueur en janvier, pour une période de quatre ans -, sur les projets d’investissement du groupe. La 5G est pour l’instant au point mort en Belgique. Contrairement à l’Allemagne et au Royaume-Uni, aucune mise aux enchères du spectre des fréquences 5G n’a encore été organisée dans notre pays à défaut d’accord entre les régions sur la répartition des revenus. Les cash-flows disponibles (162,8 millions d’euros) se sont contractés de 23% au 1er semestre en raison d’une hausse des charges d’intérêt et du taux d’imposition. Ils devraient toutefois se situer dans la fourchette prévisionnelle de 380 à 400 millions d’euros au terme de l’exercice, a confirmé la direction.

Telenet affichait une dette de 5,87 milliards d’euros à la fin du 1er semestre. Elle fait de lui l’entreprise de la Bourse de Bruxelles rapportant le ratio dette/total du bilan le plus élevé. La dette totale correspond à 4,3 fois l’Ebitda. Telenet évoque la réintroduction d’un dividende ordinaire. Cela implique de ramener le ratio dette totale/Ebitda à 4. Une décision sera prise au terme du 3e trimestre. Le groupe a 139,5 millions d’euros en caisse et dispose au total de 645 millions d’euros de liquidités.

Conclusion

L’intensification de la concurrence et la baisse du pouvoir de tarification empêchent toute croissance du CA du groupe. Et vu l’ampleur de sa dette, même si un dividende ordinaire était réinstauré, il ne pourrait être élevé. Compte tenu des perspectives incertaines, nous jugeons l’action Telenet toujours trop chère, à près de huit fois l’Ebitda attendu.

Conseil: vendre

Risque: moyen

Rating: 3B

Cours: 44,62 euros

Marché: Euronext Bruxelles

Code ISIN: BE0003826436

Ticker: TNET BB

Capit. boursière: 5,2 milliards EUR

C/B 2018: 25

C/B attendu 2019: 17

Perf. cours sur 12 mois: +8%

Perf. cours depuis le 01/01: +12%

Rendement du dividende: –

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