Attendre un repli d’Aker BP

Le groupe caresse toujours l’ambition de tripler sa production, à 450.000 barils par jour, d’ici à 2025. Le programme d’exploration mis en oeuvre à cette fin est impressionnant.

Le rapport trimestriel d’Aker BP est globalement conforme aux attentes. A 785 millions de dollars, le chiffre d’affaires est supérieur au consensus (768,1 millions). La baisse de 6,1% par rapport au 1er trimestre n’a pas surpris, puisque la maintenance de Valhall et d’Ula était programmée.

Le groupe doit à ces deux sites un tiers de sa production du 1er trimestre. La production moyenne de pétrole et de gaz est tombée au 2e trimestre à 127.300 barils d’équivalent pétrole par jour, contre 158.700 encore au premier (-19,8%). Au 2e trimestre de 2018, la production s’était établie à 157.800 barils. Les volumes écoulés ont diminué dans une mesure plus limitée (-13,1%), de 162.000 à 140.700 barils. Le prix moyen du pétrole a augmenté de 8,5%, mais celui du gaz a cédé 33%. L’évolution du prix du pétrole est toutefois plus importante, puisque l’or noir représente 80% des volumes écoulés.

Le coût de production a légèrement reculé, de 200 à 198 millions de dollars, alors que le prix de revient par baril est passé de 13,4 à 15,4 dollars en raison du tassement des volumes et des travaux de maintenance. Le cash-flow opérationnel (Ebitda) a un peu diminué (de 539 à 522 millions de dollars) et le bénéfice net est demeuré inférieur au consensus (62,5 millions, contre 70,6 escomptés). La production prévisionnelle est restée inchangée (155.000-160.000 barils par jour en base annuelle), mais la moyenne s’est établie à 142.700 barils seulement au 1er semestre. L’accélération escomptée sera surtout concentrée sur le 4e trimestre, avec le démarrage du projet d’expansion Valhall Flank West, mais surtout grâce à la première contribution, très attendue, du champ pétrolifère Johan Sverdrupp (à partir de novembre). La première phase devrait atteindre sa vitesse de croisière 12 mois après son démarrage. Aker, qui détient une participation de 11,57% dans le projet, enregistrera à partir de là un surcroît de production de 51.000 barils par jour, puis de 75.000 barils par jour à compter de 2023. Aerfugl, troisième projet d’expansion, commencera à produire en 2020. L’augmentation de la production au 4e trimestre permettra de maintenir les coûts à 12,5 dollars le baril en 2019 (moyenne après six mois: 14,3 dollars; 11,8 en 2018). Le groupe a donc toujours l’ambition de tripler sa production, à 450.000 barils par jour, d’ici à 2025. Le programme d’exploration mis en oeuvre à cette fin est impressionnant. Il a déjà permis de procéder à trois découvertes cette année, dont la plus récente, Liatarnet, dans la région de Noaka, la plus vaste zone pétrolifère non encore explorée, s’étend au large de la Norvège. Les partenaires (en particulier, Aker et Equinor) réfléchissent au concept de production le plus approprié.

Aker a obtenu au 2e trimestre une nouvelle ligne de crédit de 4 milliards de dollars, d’une durée plus longue et à des conditions plus avantageuses. Il a également versé un dividende de 187,5 millions de dollars (0,5207 dollar par action), soit 750 millions en base annuelle. Il a la ferme intention d’augmenter le dividende de 100 millions de dollars par an jusqu’en 2023.

Conclusion

Aker BP reste un candidat à l’intégration, cette année encore, dans le portefeuille modèle. Il est bien géré, a un excellent profil de croissance et verse un dividende intéressant. A 27,8 fois le bénéfice et 5,4 fois le rapport valeur de l’entreprise (EV)/Ebitda escomptés pour 2019, la valorisation est assez tendue. Nous visons un repli du titre entre 200 et 225 couronnes.

Conseil: conserver/attendre

Risque: moyen

Rating: 2B

Cours: 260,60 couronnes norvégiennes

Ticker: Aker BP NO

Code ISIN: NO0010345853

Marché: Oslo

Capit. boursière: 93,7 milliards NOK

C/B 2018: 21

C/B attendu 2019: 27,8

Perf. cours sur 12 mois: -10%

Perf. cours depuis le 01/01: +19,5%

Rendement du dividende: 6,8%

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