Areva

Recommandée aux investisseurs de long terme

Jusqu’au printemps, Areva était en portefeuille, où elle s’est d’ailleurs particulièrement distinguée. Nous avons en effet eu la chance de prendre l’action en portefeuille à l’été 2013, juste avant que le cours amorce une ascension de 75% en un peu plus de six mois. A présent, il semble que nous ayons également été chanceux par rapport au timing de la vente : depuis le sommet de fin février proche de 22 EUR, l’action a reflué de quelque 25%. Si le cours a changé de tendance et que nous avons acté nos bénéfices sur le reste de la position, c’est parce que ni les résultats de 2013, ni les perspectives pour 2014 n’ont satisfait aux prévisions des analystes. L’entreprise française a publié une hausse de son chiffre d’affaires (CA) de 6,4%, à 9,24 milliards EUR pour l’année clôturée et un cash-flow opérationnel (EBITDA) de 1,04 milliard EUR, alors que le groupe avait anticipé un EBITDA d’au moins 1,1 milliard EUR. Qui plus est, de nombreuses réductions de valeur ont dû être réalisées, et la (petite) division ‘Energies renouvelables’ a connu une évolution particulièrement faible, entraînant une perte nette de 494 millions EUR. A nouveau, le groupe a enregistré un cash-flow libre de 204 millions EUR, l’un des objectifs pour l’exercice 2013. Le repli de cours de l’action est ceci dit surtout lié aux perspectives moins bonnes que prévu pour 2014. La révision à la baisse du rythme de progression du CA à 2-5%, soit moins qu’en 2013, fut une sérieuse déconvenue pour le marché. Entre-temps, le trading update du 1er trimestre est aussi décevant, qui annonce un repli des ventes de 17,3%, à 1,78 milliard EUR. La direction du groupe a elle-même indiqué que le CA avait été amputé de 18 millions EUR par l’euro vigoureux. Areva a cependant aussi plusieurs atouts. Le premier est qu’il s’agit d’un ‘one nuclear shop’. Les clients peuvent s’adresser à lui pour tout ce qui concerne l’énergie nucléaire. Cela fait d’Areva le leader sur le marché mondial de l’énergie nucléaire, dont sont clients pas moins de 95% des sites nucléaires actifs dans le monde. Tout d’abord, l’entreprise française est propriétaire ou co-exploitante d’une série de mines d’uranium (8% du CA du groupe au 1er trimestre 2014) et figure parmi les trois plus grands producteurs mondiaux d’uranium, aux côtés de McArthur River (30% Areva, 70% Cameco), la plus grande mine d’uranium au monde. Ensuite, il y a l’activité front-end (31% du CA du groupe), qui consiste à transformer l’uranium en combustible nucléaire, notamment par un procédé d’enrichissement. L’activité suivante est aussi la plus importante du groupe : la division Réacteurs & services (39% du CA du groupe) est active dans la construction de nouveaux réacteurs, mais également et surtout de l’entretien des réacteurs existant dans le monde entier. Le back-end (18% du CA du groupe) couvre principalement le traitement de déchets nucléaires (transport, recyclage…). Enfin, le groupe comporte également une division Energies renouvelables (4% du CA), une mise sur l’avenir. Sa rentabilité est cependant décevante pour l’instant.

Conclusion

Le secteur nucléaire traverse une crise. Chez Areva cependant, 4/5{+e} des revenus proviennent des activités récurrentes. Qui plus est, son carnet de commandes totalise 40,2 milliards EUR, soit plus de 4 fois le CA annuel. Nous relevons pour l’instant le conseil mais recommandons l’action uniquement aux investisseurs de long terme.

Conseil: digne d’achat

Risque: moyen

Rating: 1B

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