ArcelorMittal

Lors de la publication des résultats du 3etrimestre d’ArcelorMittal, en novembre 2013, le CEO Lakshmi Mittal avait agréablement surpris ses ouailles en se montrant positif par rapport à 2014, compte tenu de l’amélioration des indicateurs économiques.

Un signal fort trahissant la conviction du plus grand aciériste au monde que le plancher du marché est derrière nous a été livré quelques semaines plus tard, lors de l’annonce de la plus importante acquisition depuis l’éclatement de la crise de 2008. Sous la forme d’une joint-venture 50/50 avec Nippon Steel & Sumitomo Metal Corporation (NSSMC), Arcelor rachète aux Etats-Unis une usine d’acier ultramoderne au groupe allemand ThyssenKrupp. Ce dernier fait face à de graves problèmes financiers et il recevra 1,55 milliard USD pour cette usine située dans l’Alabama. Les analystes avaient escompté au moins 3 milliards USD. C’est donc une chance unique pour Arcelor, qui renforcera sensiblement sa position dans le secteur automobile aux Etats-Unis grâce à ce rachat. Mittal prévoit que la production automobile connaîtra une croissance de 15% en Amérique du Nord au cours de la prochaine décennie. La capacité de production américaine actuelle d’Arcelor pour l’industrie automobile est presque totalement utilisée. Un autre élément positif pour l’industrie aciériste américaine réside dans la forte croissance du marché américain du pétrole et du gaz sous l’impulsion de la révolution du schiste, qui soutient la demande d’acier utilisé dans la construction de pipelines. Contrairement à la situation prévalant aux Etats-Unis, la demande européenne d’acier fluctue encore bien en-deçà (plus de 20%) du niveau d’avant-crise. Cependant, plusieurs signaux positifs sont à signaler. Les indicateurs PMI européens sont supérieurs à 50 depuis déjà 6 mois, ce qui trahit une expansion économique. Un 2e facteur favorable réside dans l’inflexion du marché automobile européen, qui représente 18% de la demande totale. A l’automne 2013, pour la première fois depuis début 2010, nous avons connu une période de 3 mois consécutifs de hausse des ventes par rapport au même mois l’année précédente. En Chine également, plusieurs signaux sont encourageants. D’une part, le secteur oeuvre à la réduction partielle de la capacité de production excédentaire, un élément de soutien des prix de l’acier. D’autre part, la demande d’acier est à nouveau en hausse. Tous ces éléments devraient contribuer à ce qu’Arcelor, extrêmement sensible aux cycles, affiche de meilleurs résultats en 2014. Après 9 mois, son cash-flow opérationnel (EBITDA) s’élevait à 4,98 milliards USD, contre 6,12 milliards USD au cours de la même période en 2012. La révision à la baisse des prévisions annuelles à au moins 6,5 milliards USD a été confirmée.

Conclusion :

Nous sommes agréablement surpris par cette importante acquisition aux Etats-Unis. Le timide redressement en Europe doit permettre à Arcelor d’améliorer encore les résultats en 2014. Ce scénario pourrait contribuer à un rebond ultérieur de l’action de cette entreprise cyclique en net retrait.

Risque : supérieur à la moyenne

Rating: 1C (↑)

Conseil : digne d’achat

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