ArcelorMittal signe un semestre meilleur que prévu

© iStock

Le marché a d’abord réagi avec enthousiasme au rapport semestriel du plus grand aciériste au monde, avec des chiffres moins négatifs que prévu, mais a par la suite pris ombrage des perspectives très prudentes. Nous attendons un repli boursier pour relever le conseil.

Le cash-flow opérationnel (Ebitda) du 2e trimestre s’est élevé à 707 millions de dollars, dépassant la fourchette annoncée (400 à 600 millions), mais aussi le consensus (482 millions), de 47%. Il diminue toutefois de 54,5% par rapport au 2e trimestre de2019 (déjà marqué par une baisse de moitié par rapport à 2018), et de 26,9% par rapport au 1er trimestre. Le 1er semestre s’achève sur un repli de 47,8%, à 1,67 milliard de dollars, dont 688 millions générés par la division minière (-30,5% par rapport aux 990 millions de 2019).

La quantité d’acier expédiée a diminué de 23,7% au 2e trimestre – une baisse historique -, à 14,8 millions (-35% par rapport à 2019; 13,5 à 14,5 millions attendus); les cancres sont l’Amérique du Nord (-31,4%) et l’Europe (-26,7%). Sur six mois, la baisse atteint 23%, dont 19,4% à périmètre comparable (avec les actifs d’Ilva, vendus depuis). Le prix moyen réalisé de l’acier a baissé de 14,7% et le chiffre d’affaires du groupe a fléchi de 32,9%, à 25,8 milliards de dollars.

La hausse des livraisons de minerai de fer au 2e trimestre (+6,4%) et des prix (+4%) a compensé ce mouvement. Grâce notamment à la division minière, le recul trimestriel de l’Ebitda par tonne est limité (de 50 à 48 dollars). Arcelor a fortement réduit ses coûts, grâce à l’aide gouvernementale dans le cadre du Covid-19, et ses volumes de production. Une partie des coûts réapparaîtra avec la reprise de la demande (et donc, de la production), mais le groupe annoncera un plan d’économies structurelles en février 2021, avec les résultats 2020.

Au 2e trimestre, le groupe a accusé une perte nette de 559 millions de dollars, inférieure à celle du 1er trimestre (1,12 milliard de dollars, dont 549 millions de dépréciations), mais comparable à celle de 2019 (447 millions USD). A l’issue du 1er semestre, la perte nette atteint 1,68 milliard USD (33 millions en 2019). Fin juin, la dette nette totalisait 7,8 milliards de dollars, soit 1,7 milliard de moins qu’au 31 mars et à son plus bas niveau depuis la fusion d’Arcelor et de Mittal Steel en 2007. Cette diminution est principalement due à l’opération de financement surprise de mai dernier, à l’occasion de laquelle Arcelor a levé 750 millions de dollars en émettant 80,9 millions d’actions nouvelles à 9,27 dollars (8,57 euros) l’unité, et 1,25 milliard de dollars via des obligations convertibles subordonnées sur trois ans, assorties d’un coupon de 5,5% et d’un prix de conversion compris entre 9,27 et 10,89 dollars.

Arcelor vise toujours un endettement net maximum de 7 milliards de dollars. Une fois cet objectif atteint, le groupe restituera un partie du cash-flow disponible aux actionnaires via des dividendes et/ou des rachats d’actions. Une dernière étape cruciale reste la vente de 2 milliards d’actifs d’ici mi-2021; 0,6 milliard ont déjà été réalisés. Arcelor perçoit un début de hausse de la demande dans l’industrie (automobile), même si la base reste très faible et la vitesse et la durée de la reprise sont incertaines. Le groupe s’est affirmé prêt à y répondre.

Conclusion

Nous sommes satisfaits des progrès qu’a réalisés le groupe en termes de coûts et de dette nette. Nous abaissons le profil de risque, mais attendons un repli général des marchés boursiers auquel l’action, cyclique, n’échappera pas, pour en recommander l’achat et envisager une réintégration dans le portefeuille modèle.

Conseil: conserver

Risque: moyen

Rating: 2B

Cours: 9,32 euros

Ticker: MT NA

Code ISIN: LU1598757687

Marché: Euronext Amsterdam

Capit. boursière: 10,21 milliard EUR

C/B 2019: –

C/B attendu 2020: –

Perf. cours sur 12 mois: -35,7%

Perf. cours depuis le 01/01: -40,4%

Rendement du dividende: –

Partner Content