ArcelorMittal: la réduction des stocks justifie un optimisme modéré

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La consommation mondiale d’acier a légèrement augmenté l’an passé et ArcelorMittal mise sur une nouvelle hausse en 2020, ce qui serait évidemment une excellente chose. L’endettement net n’avait plus été aussi bas depuis 2006.

Le plus grand aciériste du monde tentera sans doute d’oublier au plus vite l’année 2019, qu’un 4e trimestre légèrement meilleur que prévu n’aura pas réussi à sauver. Le cash-flow opérationnel (Ebitda) de 925 millions de dollars sur lequel il achève ces trois derniers mois est certes de 7,8% plus élevé que le consensus (858 millions), mais il cède aussi 13% par rapport au 3e trimestre (1,06 milliard de dollars) et, surtout, 52,6% en un an (1,95 milliard). En glissement annuel, l’Ebitda chute de 49,4% (de 10,27 à 5,2 milliards).

C’est en Europe (-70,3%, à 1,1 milliard) et en Amérique du Nord (-67,2%, à 0,8 milliard) que le recul est le plus marqué. L’Ebitda du segment minier a, lui, bondi de 30,1%, à 1,7 milliard, grâce à la hausse du cours du minerai de fer. Les volumes d’acier transporté ont augmenté de 0,8% en un an, à 83,9 millions de tonnes; hors contribution de l’italien Ilva et du brésilien Votorantim, toutefois, ils cèdent 1,4% (-0,2%, à périmètre comparable, au 4e trimestre). Compte tenu de la chute du cours de l’acier (-9,6%) et malgré l’envolée de 34,3% de celui du minerai de fer, le chiffre d’affaires (CA) annuel a reflué de 7,1%, à 70,6 milliards de dollars, le CA trimestriel, de 6,7%, à 15,5 milliards. Les hausses des prix des matières premières non répercutées sur le client final ont de surcroît considérablement pesé sur la rentabilité. Le bénéfice de 5,1 milliards de dollars de 2018 s’est mué en une perte de 2,5 milliards; ce chiffre inclut les dépréciations opérées sur des actifs aux Etats-Unis (1,3 milliard) et sur Ilva (0,5 milliard), soit 1,1 milliard de plus qu’en 2018. A cela s’ajoutent les 828 millions de charges exceptionnelles (117 millions en 2018) dues à la réévaluation des stocks aux cours moindres de l’acier. Sans ces éléments, le bénéfice net aurait atteint 0,3 milliard de dollars, ce qui est dérisoire.

En dehors des dettes de leasing comptant à partir de 2019 (1,2 milliard; 0,9 milliard net), la dette nette n’en est pas moins tombée à 9,3 milliards fin 2019 (-2 milliards en un an), son plus bas niveau depuis la fusion de 2006. Elle devrait même atteindre 7 milliards de dollars en fin d’année, grâce notamment à des économies de coûts supplémentaires (1 milliard) et à la vente d’actifs non essentiels (2 milliards escomptés) d’ici à la mi-2021. Le dividende est porté de 0,2 à 0,3 dollar brut par action. Arcelor continue à investir de façon ciblée. Il a racheté en 2019, avec Nippon Steel (40%), Essar Steel India, en faillite (contribution de 1,6 milliard de dollars). Les possibilités de croissance en Inde (Ebitda de 0,6 milliard de dollars par an) sont nombreuses. Les négociations avec l’Italie au sujet de la poursuite des activités d’Ilva battent toujours leur plein. La consommation mondiale d’acier a augmenté de 1,1% en 2019 et Arcelor mise sur une progression de 1 à 2% pour 2020. Ce serait une excellente chose, surtout au vu de la réduction des stocks, à laquelle ont contribué les restrictions de production appliquées au second semestre de 2019. La consommation européenne d’acier devrait augmenter de 1 à 2%, contre un repli de 4,3% en 2019. Les prix remontent déjà légèrement. D’après la direction, le coronavirus ne devrait pas avoir d’incidence particulière.

Conclusion

L’action s’est très récemment redressée. A 12 fois le bénéfice et à une valeur d’entreprise (EV) correspondant à 5 fois l’Ebitda escomptés pour 2020, elle est bon marché. Au vu des incertitudes de nature économique, toutefois, nous conseillons d’attendre.

Conseil: conserver/attendre

Risque: moyen

Rating: 2B

Cours: 16,66 euros

Ticker: MT NA

Code ISIN: LU1598757687

Marché: Euronext Amsterdam

Capit. boursière: 17,04 milliards EUR

C/B 2019: –

C/B attendu 2020: 12

Perf. cours sur 12 mois: -12%

Perf. cours depuis le 01/01: +5%

Rendement du dividende: 1,6%

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