ArcelorMittal a clos un bon premier semestre

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Le sidérurgiste résiste bien à la morosité conjoncturelle, la hausse du prix de l’acier compensant la baisse des volumes. Il prépare également son avenir en misant sur la transition climatique. L’action est bon marché et son cours intègre déjà de nombreuses mauvaises nouvelles.

Malgré l’impact négatif de la guerre en Ukraine, le premier sidérurgiste mondial affiche toujours de bons résultats. Le volume d’acier expédié au deuxième trimestre a diminué de 6,3% par rapport aux trois premiers mois de l’année, à 14,4 millions de tonnes. La région ACIS (qui regroupe l’Afrique et la Communauté des Etats indépendants) a expédié 1,2 million de tonnes, soit 48,6% de moins qu’au premier trimestre. La baisse atteint 4,4%, à 8,3 millions de tonnes, en Europe, mais 1,1% seulement au Brésil (où 3 millions de tonnes ont été expédiées); en Amérique du Nord, les volumes se sont stabilisés à 2,45 millions de tonnes expédiées. Sur un an, la baisse a été plus prononcée (9,9%); en Europe toutefois, elle s’est limitée à 2,6%.

Le chiffre d’affaires (CA) du groupe a augmenté de 1,4%, à 22,1 milliards de dollars, au deuxième trimestre, et de 14,5% sur un an, grâce au renchérissement de l’acier (+7,7% sur le trimestre, +30,8% sur l’année). Le cash-flow d’exploitation (Ebitda) a augmenté de 1,6%, à 5,16 milliards de dollars; le consensus attendait 5,09 milliards. Le bénéfice net a chuté de 4,9%, à 3,92 milliards de dollars (-2% sur un an), alors que les analystes tablaient sur 3,72 milliards de dollars uniquement. Le bénéfice net par action s’est élevé à 4,25 dollars (4,05 dollars attendus).

Au cours du premier semestre, le CA a fortement augmenté (+23,8%), à 43,98 milliards, grâce à une hausse moyenne de 37,7% des prix de l’acier. L’Ebitda progresse de 23,5%, à 10,2 milliards d’euros, au plus haut depuis 2008. Avec la baisse des volumes expédiés, l’Ebitda par tonne a augmenté de 35,3%, à 345 dollars. Le bénéfice net est passé de 6,29 milliards de dollars au premier semestre de 2021 à 8,05 milliards en 2022 (+28%); par action, il atteint 8,53 dollars (+58%).

Du fait des programmes successifs de rachats d’actions, le nombre de titres en circulation a diminué de 17%, à 847 millions, sur 12 mois. Malgré cela, l’endettement évolue favorablement, grâce à un cash-flow disponible toujours nourri. Sur le semestre écoulé, la dette nette s’est stabilisée à 4,2 milliards de dollars, malgré un investissement de 3,4 milliards de dollars dans le fonds de roulement, lié en partie à des contraintes saisonnières. Lors de la publication des semestriels, le géant a annoncé un nouveau programme de rachat de 60 millions d’actions (7% du flottant) courant jusqu’à fin mai 2023.

Le groupe prépare également son avenir, avec plusieurs acquisitions stratégiques pour atteindre ses fortes ambitions climatiques. Pour 800 millions de dollars, il a ainsi acquis une participation de 80% de l’usine de minerai de fer préréduit (ingrédient clé pour la production d’acier à haute résistance) de Voestalpine, aux Etats-Unis (Texas), qui contribuera à l’Ebitda à hauteur de 130 millions de dollars au moins chaque année. Le groupe souhaite aussi construire directement de telles usines et a l’intention d’acquérir une aciérie brésilienne pour une valeur d’entreprise (EV) de 2,2 milliards de dollars (contribution attendue à l’Ebitda: 330 millions de dollars par an).

Conclusion

Le titre ArcelorMittal a dévissé en juin, plombé par le coup de frein conjoncturel mondial. Depuis, sa reprise est timide. Il reste très bon marché, à 2,1 fois les bénéfices attendus pour 2022 et avec un rapport EV/Ebitda escompté de 1,1, et son cours intègre déjà beaucoup de mauvaises nouvelles. La société n’a jamais été aussi saine financièrement et son nouveau programme de rachat d’actions en soutient le cours.

Conseil: acheter

Risque: moyen

Rating: 1B

Cours: 23,23 euros

Ticker: MT NA

Code ISIN: LU1598757687

Marché: Euronext Amsterdam

Capit. boursière: 20,4 milliards EUR

C/B 2021: 2

C/B attendu 2022: 2,1

Perf. cours sur 12 mois: -20,8%

Perf. cours depuis le 01/01: -17,5%

Rendement du dividende: 1,6%

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