Apple

Fin de la série noire

436,8 USD – 3C conserver/attendre

Après les quatre dernières fournées de résultats trimestriels, l’action Apple a systématiquement pris une raclée. Avec la dernière cependant, cette série noire s’est interrompue. Non que les résultats de la société technologique soient subitement devenus spectaculaires mais Apple est malgré tout parvenu à surpasser les prévisions : le chiffre d’affaires (CA) du 3e trimestre de l’exercice fiscal s’est accru de près de 1% sur base annuelle, à 35,3 milliards USD, alors que le marché anticipait un statu quo par rapport à l’année dernière. Finalement, le groupe a même fait légèrement mieux, dans la mesure où pendant la période sous revue, les stocks des filières de vente ont baissé de près d’un milliard USD, de sorte que le chiffre de vente réel s’est révélé supérieur au CA. Au cours des trois mois jusqu’au 29 juin, 31,2 millions d’iPhones se sont vendus, soit 20% de plus qu’un an plus tôt et plus de 5 millions d’unités de plus qu’attendu. Au Japon (+66%) et sur son marché domestique (+51%) surtout, les ventes ont été particulièrement bonnes. A noter que le prix de vente moyen de l’iPhone a reculé de 5% sur base trimestrielle, à 581 USD. Sur la base des chiffres disponibles les plus récents de Gartner, le marché des smartphones aurait connu une progression de 43% sur base annuelle au 1er trimestre. Le segment de marché supérieur, où Apple est actif avec son iPhone, affiche une croissance nettement plus lente. Dans les marchés émergents particulièrement, les modèles vendus sont les versions meilleur marché. Les ventes de la tablette iPad ont reculé de 14% sur base annuelle, à 14,6 millions d’unités. Ce repli s’explique par le fait qu’un an plus tôt, l’appareil venait d’être lancé et pouvait donc compter sur l’intérêt du public. Sans considérer les adaptations au niveau des stocks, le repli ressort à seulement 3%. Pourtant, l’iPad3 semble avoir déjà dépassé son sommet et les clients potentiels attendent déjà son successeur. Les ventes de Mac desktop et de laptops ont baissé de 7% en rythme annuel, à 3,75 millions d’unités, ce qui représente une meilleure performance que celle du marché du PC large, qui a connu un recul de 11% au 2e trimestre. Sa marge brute s’est tassée à 36,9%, contre encore 42,8% un an plus tôt. Le recul est toutefois moins prononcé qu’au trimestre passé, lorsque la marge s’était érodée de près de 10% sur base annuelle. A 6,9 milliards USD ou 7,47 USD par action, le bénéfice net était supérieur au consensus (7,32 USD par action) mais inférieur de 20% à celui d’un an plus tôt. Ces derniers mois, les lancements de produits ont été rares. La dernière nouveauté est l’iPad Mini, qui remonte déjà à la fin de l’an dernier. Pour l’heure, nous ignorons si une version bon marché de l’iPhone sera commercialisée afin de concurrencer le reste du segment de marché plus faible. Selon certaines sources, cette version serait déjà présentée le mois prochain. Apple n’a en tout cas rien révélé. Un iPhone moins cher peut certes doper la croissance mais aurait une incidence négative sur les marges. Apple a clos le trimestre sur 146,6 milliards USD de liquidités, soit 156 USD par action.

Il est évident que le rythme de croissance des dernières années appartient au passé. Le marché a juste été apaisé de constater, au dernier trimestre, que la situation ne se dégradait pas (pour l’instant). L’action s’échange aujourd’hui à un peu plus de 30% sous son sommet de septembre dernier et par rapport au début de cette année, la perte se chiffre à 20%. A présent que les attentes par rapport à l’entreprise sont plus réalistes, le groupe peut à nouveau construire. On attend avec impatience les nouveaux produits qui seront capables de rencontrer le même succès que l’iPhone et l’iPad et de soutenir à nouveau la croissance. Apple affirme que son pipeline est bien rempli mais devra nous le prouver dans les trimestres à venir. Dans cette attente, les actionnaires peuvent se raccrocher à leur dividende. La valorisation de 10 fois le bénéfice attendu reflète les perspectives de croissance revues en forte baisse. Apple est à conserver (rating 3C).

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