Année de transition pour SIPEF

Le groupe anversois SIPEF a enregistré des résultats conformes aux attentes, au premier semestre. Pour réduire les coûts, il reporte à l’année prochaine plusieurs investissements, mais continue d’investir dans l’expansion de la superficie cultivée.

Le groupe avait émis des perspectives de production modérément positives pour le deuxième trimestre. Et il a eu raison. La production totale de fruits provenant des palmiers du groupe a augmenté de 2,86% par rapport à la même période en 2019. Après six mois, la hausse s’établit à 1,42%, à 581.755 tonnes. Au deuxième trimestre, le volume de fruits achetés a augmenté de 6,19%, et après six mois, de 14,51%, en glissement annuel. L’écart de performance entre l’Indonésie, où la production a augmenté de 11,7% au deuxième trimestre et de 8,5% sur six mois, et la Papouasie-Nouvelle-Guinée (PNG), où elle a reculé de 20,1% au deuxième trimestre et de 16,4% sur le premier semestre, reste important. En cause: un volcan entré trois fois en éruption, l’an dernier, en PNG. Selon SIPEF, les dommages subis réduiront sa production d’huile de palme de 25.000 tonnes cette année. Au deuxième trimestre, comme au premier, le taux d’extraction (la quantité d’huile extraite d’une tonne de fruits) s’est révélé supérieur à celui de l’an dernier (23,7%, contre 23,3%). En conséquence, la production d’huile de palme a augmenté de 4,79%, à 83.835 tonnes, au deuxième trimestre. Sur le premier semestre, la hausse s’élève à 5,64%, à 162.638 tonnes.

Si les perspectives du groupe pour le troisième trimestre sont prudentes, celles pour le quatrième trimestre sont plus favorables, avec un retour de la croissance des volumes. La direction de SIPEF n’escompte plus une croissance de 10% en 2020. Elle se contente désormais de pronostiquer pour la deuxième partie de l’année une croissance plus élevée (+5,6%) que celle enregistrée sur la première. Au premier semestre, le bénéfice brut s’est hissé de 14,3 millions de dollars l’an dernier à 20 millions de dollars cette année grâce à une hausse moyenne de 23% du prix de l’huile de palme, à 649 dollars la tonne. Le caoutchouc (-1,5 million de dollars) et le thé (-0,5 million) ont cependant réduit le résultat. Pour le caoutchouc, ce phénomène devient peu à peu structurel, même si la division souffre aussi des conséquences du Covid-19 sur l’industrie automobile. Une restructuration est au programme. SIPEF a enregistré une perte nette de 0,7 million de dollars; elle était bien plus importante un an plus tôt (-5,2 millions). La dette nette s’est pour sa part maintenue à environ 165 millions de dollars.

Pour réduire les coûts, le groupe reporte à l’année prochaine plusieurs investissements, mais continue d’investir dans l’expansion de la superficie cultivée en vue d’atteindre les 100.000 hectares dans les cinq ans (actuellement, environ 82.800 hectares). Le groupe a déjà vendu, au prix moyen de 692 dollars la tonne, 76% de la production attendue cette année; au même moment l’an passé, il en avait vendu 60% au prix moyen de 569 dollars la tonne.

En mai, SIPEF et Ackermans & van Haaren, son actionnaire majoritaire, ont pris une participation de respectivement 10% (à 48%) et 42% dans Verdant Bioscience, pour un montant de 8,7 millions de dollars. Cette entreprise développe entre autres des variétés hybrides de palmier à huile F1, auxquelles SIPEF devrait avoir accès en 2028.

Conclusion

2020 sera une année de transition. Le redressement des prix de l’huile de palme s’est arrêté à un niveau qui permet un léger bénéfice. L’action SIPEF reste attrayante dans une perspective à long terme en raison de l’évolution attendue de l’offre et de la demande d’huile de palme. A conserver.

Conseil: conserver/attendre

Risque: moyen

Rating: 2B

Cours: 45,45 euros

Ticker: SIP BB

Code ISIN: BE0003898187

Marché: Euronext Bruxelles

Capit. boursière: 480,8 millions EUR

C/B 2019: –

C/B attendu 2020: 61

Perf. cours sur 12 mois: +14%

Perf. cours depuis le 01/01: -17%

Rendement du dividende: –

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