AngloGold Ashanti

Conserver

AngloGold Ashanti est un producteur d’or international toujours très ancré en Afrique du Sud, son pays d’origine. L’entreprise compte actuellement 19 actifs opérationnels répartis dans neuf pays. Les actifs sud-africains (notamment West Wits et Vaal River) prennent à leur compte environ un quart de la production du groupe. Cette année, la production baissera d’environ 5% en raison de problèmes opérationnels causés par un tremblement de terre et plusieurs accidents. Les actifs sud-africains affichent traditionnellement les coûts de production les plus élevés, et c’est également le principal problème auquel est confronté AngloGold. Les mines au Ghana, en République démocratique du Congo, en Tanzanie, en Namibie et au Mali contribuent pour une plus grande part à la production du groupe (35%). La mine d’Obuasi au Ghana pose problème. Elle a été acquise en 2004 après la fusion avec Ashanti Goldmines. Au début de l’an dernier, les coûts de production atteignaient près de 1400 USD l’once et les pertes s’accumulaient. La mine a donc été mise à l’arrêt en novembre. Il y a quelques mois, AngloGold avait entamé des négociations avec RandGold Resources concernant la constitution d’une joint-venture dans laquelle serait transférée Obuasi. Après plusieurs mois de calculs, Randgold a cependant conclu que le jeu n’en valait pas la chandelle, et le projet de joint-venture a été abandonné. Pour AngloGold, les seules options concernant Obuasi sont de trouver un autre partenaire ou d’attendre que le cours de l’or ait suffisamment progressé pour que la mine soit rentable. Nous estimons qu’une réduction de valeur (avec par conséquent un impact sur la valeur comptable) est très probable. Pour l’exercice 2015, on table sur une production de 3,8 à 4 millions d’onces d’or. C’est nettement inférieur à l’an dernier, lorsque la production s’était établie à 4,4 millions d’onces. Comme la plupart des producteurs d’or sud-africains, AngloGold définit les frais de production comme les dépenses nécessaires pour maintenir la production au niveau actuel (AISC), auxquelles s’ajoutent les frais qui ne sont pas liés aux actifs opérationnels. Ils comprennent notamment les dépenses d’exploration et d’investissement ainsi que les permis pour de nouvelles mines. Sur la base de ces frais tout compris (AIC), les coûts de production s’établissaient à 1024 USD au 3e trimestre, en baisse de 8% par rapport à l’an dernier. Un chiffre inférieur à ceux de Harmony et Sibanye Gold, mais plus élevé que ceux des concurrents nord-américains. Les actifs internationaux présentent un AISC de 826 USD, soit un niveau conforme à celui de Newmont Mining. Pour l’ensemble de l’exercice, on table sur des coûts compris entre 950 et 980 USD. En raison d’un rachat d’obligations, la position nette d’endettement a été réduite à 2,32 milliards USD ou 1,56 fois les cash-flows opérationnels (EBITDA). Aucun grand remboursement n’est prévu jusqu’en 2020. Le groupe minier dispose encore de 1,5 milliard USD de trésorerie, dont 400 millions USD de liquidités.

Conclusion

Les actifs sud-africains et les problèmes concernant Obuasi pèsent sur les performances d’AngloGold. C’est dommage, car les mines internationales du groupe sont nettement plus performantes. En raison de la structure de coûts plus élevée et du risque de nouvelles dépréciations, nous avons cependant une préférence pour les producteurs d’or nord-américains.

Conseil : conserver

Risque : moyen

Rating : 2C

Partner Content