AngloGold Ashanti:bye bye l’Afrique du Sud

© AngloGold Ashanti

Sans surprise, AngloGold Ashanti a annoncé son intention de céder ses dernières mines sud-africaines. Déjà plus que de 17% l’an dernier, la part de ces actifs dans la production consolidée est passée à 12% au premier trimestre de 2019.

Le groupe a procédé à une grosse restructuration l’an dernier et vendu Moab Khotsong à Harmony et Kopanang à un investisseur chinois. Il ne détient dès lors plus sur son ancien marché domestique qu’est l’Afrique du Sud, que quelques mines à ciel ouvert et Mponeng, la mine d’or la plus profonde au monde, desquelles il a extrait près de 500.000 onces troy d’or en 2018. Sur ce marché, la production d’une once a coûté au groupe 1.197 dollars au premier trimestre, soit nettement plus que ce qu’il a déboursé en moyenne (1.009 dollars). Environ un quart des réserves du groupe se situe encore en Afrique du Sud.

Si la production s’y poursuit au rythme actuel, la durée de vie restante de Mponeng est d’à peu près huit ans. Pour la prolonger, un investissement d’un milliard de dollars au bas mot serait nécessaire. AngloGold a fait le choix de ne pas y procéder, mais de développer d’autres actifs. Le groupe a entamé les négociations avec les candidats acheteurs – Mponeng est estimée à 400 millions de dollars. Il serait logique que Sibanye Stillwater l’acquière, vu la proximité de sa mine Driefontein avec Mponeng, et les synergies possibles. Cependant, après les nombreuses acquisitions faites ces dernières années, l’entreprise est fort endettée.

Les autres mines africaines du groupe s’adjugeront à elles seules un peu plus de la moitié de la production consolidée. En Afrique de l’Ouest, AngloGold détient un actif en Guinée, la mine Siguiri, qui se distingue par son faible coût de production; au Mali, le groupe se défait de sa participation dans Sadiola (joint-venture avec IAMGold); au Ghana, il compte Obuasi et Iduapriem. Obuasi a été complètement restructurée et sera remise en fonction en deux phases. Les 10 premières années, la mine produira annuellement entre 350.000 et 400.000 onces troy d’or, à un coût moyen situé entre 725 et 825 dollars. En Afrique Centrale et de l’Est, les principaux actifs d’AngloGold sont Kibali (part de 45%), en République démocratique du Congo, et Geita, en Tanzanie. La part de cette dernière dans la production du groupe en Afrique est de près d’un tiers. Les mines nord- et sud-américaines, de même que les australiennes, contribuent à la même hauteur à la production du groupe en dehors de l’Afrique. Ces dernières contribuent le plus au cash-flow opérationnel (Ebitda) du groupe, le coût de production y étant le plus faible. Cette année, l’extension de Tropicana, en Australie occidentale, a été approuvée. La mine devrait produire jusqu’en 2023 entre 450.000 et 500.000 onces troy d’or par an.

Au terme de l’exercice courant, la production devrait se situer entre 3,3 et 3,5 millions d’onces troy (3,4 millions en 2018) et le coût moyen, entre 935 et 995 dollars. AngloGold accuse une dette nette de près de 1,7 milliard de dollars, soit 1,17 fois l’Ebitda escompté.

Conclusion

AngloGold Ashanti affiche une décote historique par rapport à la moyenne du secteur. Ce ne devrait plus être le cas lorsque le groupe investira dans de nouveaux projets le produit de la vente de ses actifs sud-africains. Le continent africain demeurant le plus important pour le groupe, le profil de risque d’AngloGold restera supérieur à la moyenne, mais à quatre fois l’Ebitda attendu (contre six fois en moyenne), et compte tenu de la progression escomptée du cours de l’or, le titre demeure digne d’achat.

Conseil: acheter

Risque: élevé

Rating: 1C

Cours: 17,92 dollars

Ticker: AU US

Code ISIN: US0351282068

Marché: NYSE

Capit. boursière: 7,6 milliards USD

C/B 2018: 33

C/B attendu 2019: 12,5

Perf. cours sur 12 mois: +109%

Perf. cours depuis le 01/01: +46%

Rendement du dividende: 0,4%

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