Amazon dissipe quelques inquiétudes

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Tous les chiffres ou presque sont au vert au sortir du quatrième trimestre. Les préoccupations que suscitait l’évolution de la croissance et de la rentabilité sont reléguées à l’arrière-plan.

Le dernier rapport trimestriel d’Amazon lève diverses sources d’inquiétude. Amazon est à la fois un détaillant et une entreprise technologique, dont le pôle Vente au détail se compose de boutiques virtuelles, qui écoulent des produits propres et des produits de tiers, ainsi que de magasins physiques (WholeFoods). Outre Amazon Web Services (AWS, spécialisée dans le cloud), le pôle technologique comprend divers services sur abonnement, comme Prime Video et Amazon Music.

Amazon achève le 4e trimestre sur un chiffre d’affaires (CA) consolidé de 87,4 milliards de dollars (+20,8% en glissement annuel; consensus: 86 milliards). Les ventes de tiers et AWS affichent une appréciable progression. Les ventes en ligne ont augmenté de 15%, à 45,7 milliards de dollars. Les magasins physiques reculent de 1%, à 4,4 milliards de dollars, mais ce n’est pas une surprise. Les ventes par Internet de produits de tiers ont bondi de 30%, à 17,4 milliards de dollars, contre 16,6 milliards escomptés. Amazon devant rétrocéder une partie de sa marge, la rentabilité de ce département est toutefois moindre. Les services à abonnement ont progressé de 32%, à 5,2 milliards de dollars; la meilleure performance est signée AWS, dont le CA, proche de 10 milliards de dollars (+34%), dépasse les 9,8 milliards pronostiqués. AWS est actif dans le cloud public, où des services tels que des applications logicielles et du stockage sont accessibles à tous. La concurrence dans cette activité s’est considérablement accrue ces dernières années (Microsoft, Google); le marché continue de croître, mais les marges souffrent.

Le bénéfice opérationnel (Ebit) consolidé atteint 3,88 milliards de dollars, soit 2% de plus en un an (consensus: 2,7 milliards). A 2,6 milliards de dollars, AWS a fourni, grâce à sa marge de 26,1% (29,3% un an plus tôt), la principale contribution à l’Ebit (+19% sur l’année). AWS, à qui Amazon doit 11% de son CA, assure les deux tiers de l’Ebit. Le backlog, c’est-à-dire le nombre de commandes au sein du pipeline, s’est envolé de 54%. Les activités en Amérique du Nord ont généré un Ebit de 1,9 milliard de dollars (-16% en un an), à quoi correspond une marge de 3,5%. En raison de lourds investissements, les activités internationales demeurent déficitaires, mais à concurrence de 617 millions de dollars seulement (642 millions 12 mois auparavant). La marge d’Ebit consolidée s’établit à 4,4%, contre 5,2% en 2018. Les dépenses opérationnelles ont augmenté de près de 25%, à 29,6 milliards de dollars, en raison surtout des investissements dans la logistique d’Amazon Prime (livraison promise dans la journée), grâce à quoi le groupe espère se distinguer de la concurrence.

Amazon devrait clore le 1er trimestre de l’exercice 2020 sur un CA situé entre 69 et 73 milliards de dollars (consensus: 71,6 milliards) et un bénéfice opérationnel de 2,2 à 3,4 milliards de dollars. L’endettement net s’établissait en fin d’année à 22,5 milliards de dollars, ce qui, au vu des 16,2 milliards de cash-flow disponible (après remboursement des dettes de leasing), est parfaitement gérable.

Conclusion

Les résultats du 4e trimestre lèvent les inquiétudes que suscitait l’évolution de la croissance et de la rentabilité. Mais la concurrence, dans l’activité cloud (AWS), la plus rentable, est rude. Les régulateurs sont par ailleurs aux aguets. Le cours a atteint un niveau record et la valorisation est trop élevée pour justifier une recommandation d’achat; au contraire, prenez vos bénéfices.

Conseil: vendre

Risque: moyen

Rating: 3B

Cours: 1791,44

Ticker: AMZN US

Code ISIN: US6516391066

Marché: Nasdaq

Capit. boursière: 888,2 milliards USD

C/B 2019: 79,3

C/B attendu 2020: 65,6

Perf. cours sur 12 mois: +7,6%

Perf. cours depuis le 01/01: +19,3%

Rendement du dividende: –

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