Alphabet, toujours très dépendant de la publicité

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Le groupe ne peut pas encore profiter de l’effet amortisseur de sa division cloud, actuellement déficitaire.

La maison mère de Google a achevé en grande pompe un exercice pourtant mal entamé. Le 2e trimestre, marqué, pour la première fois dans l’histoire du groupe, par une baisse du chiffre d’affaires (CA) d’une année sur l’autre, n’est plus qu’un mauvais souvenir. Le recul des revenus publicitaires au 1er semestre a été largement compensé au 2e. La division cloud a profité de la transformation numérique, accélérée, au sein des foyers comme des entreprises, par la pandémie. Google Cloud, Google Services et Other Bets sont désormais présentés indépendamment l’un de l’autre. Le groupe a clos le 4e trimestre sur un CA de 56,9 milliards de dollars (+23,5%; 4 milliards de plus que le consensus).

La chute des dépenses a porté le bénéfice opérationnel (Ebit) à 15,6 milliards de dollars (+69%), à quoi correspond une marge d’Ebit de 27,5%. Le CA de l’exercice a progressé de 12,8%, à 182,5 milliards de dollars. L’augmentation de 20% de l’Ebit a permis à la marge d’Ebit d’atteindre 22,6% (21,2%, un an plus tôt). Le bénéfice net s’établit à 40,3 milliards de dollars, soit 58,61 dollars par action (+19%). La dépendance aux revenus publicitaires reste considérable. Les autres divisions sont moins rentables, voire déficitaires; ce n’est pas grave tant que les cash-flows sont élevés, mais lorsque les dépenses recommenceront à augmenter, les marges se resserreront. Google, YouTube et les régies publicitaires, comme AdSense et AdWords, forment, avec Google Other, le pôle Google Services, qui a conclu le 4e trimestre sur un CA en hausse de 22%, à 52,9 milliards de dollars, ou près de 93% du CA du groupe. Si le moteur de recherche reste le principal générateur de revenus (+17%, à 31,9 milliards), la croissance la plus marquée est à mettre au crédit de YouTube, dont le CA s’est envolé de près de 50%, à 6,9 milliards de dollars, en glissement annuel. La publicité sur les sites de tiers a rapporté 7,4 milliards de dollars (+22%), Google Other, 6,7 milliards (+27%). FitBit, acquis en 2020, fait partie de cette division, mais n’apparaît pas encore dans les chiffres: la question de l’utilisation, à des fins publicitaires, des données générées par la montre connectée, n’est pas encore réglée. Google Cloud a progressé de 46,5%, à 3,8 milliards de dollars, au 4e trimestre. Son CA sur l’intégralité de l’exercice s’établit à 13 milliards, un peu plus de 7% du CA consolidé. L’activité est, compte tenu de ce que coûte le développement d’une infrastructure cloud assortie de plusieurs centres de données, actuellement déficitaire (perte opérationnelle de 5,6 milliards de dollars sur l’exercice).

Alphabet a enregistré, en 2020, pour 17,2 milliards de dollars de cash-flows disponibles. Il a par ailleurs profité de la faiblesse des taux d’intérêt pour émettre des obligations vertes, ce qui a hissé sa dette à un peu plus de 25 milliards. Ses liquidités et immobilisations ont augmenté, pour atteindre 136,7 milliards de dollars, à quoi correspond une trésorerie nette de 111,6 milliards. Alphabet ne paie pas de dividende, mais récompense les actionnaires en procédant à des rachats d’actions.

Conclusion

Le marché de la publicité continuant à se redresser, les 1er et 2e trimestres de 2021 ne pourront être que meilleurs que ceux de l’an dernier. Sa dépendance à la publicité fragilise Alphabet, qui ne peut pas encore profiter de l’effet amortisseur de sa division cloud, actuellement déficitaire. La valorisation est élevée et l’entreprise fait l’objet de plusieurs actions en justice. Nous attendrions.

Conseil: conserver/attendre

Risque: moyen

Rating: 2B

Cours: 2.051,42 dollars

Marché: Nasdaq

Ticker: GOOG US

Code ISIN: US02079K1079

Capit. boursière: 1.377 milliards USD

C/B 2020: 35

C/B attendu 2021: 29

Perf. cours sur 12 mois: +47%

Perf. cours depuis le 01/01: +17%

Rendement du dividende: –

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