Alphabet: soulagement après la hausse des revenus publicitaires

Google détenait l’an dernier 38,2% du marché de la publicité en ligne aux Etats-Unis, contre 21,8% seulement pour le numéro 2 Facebook.

Après un 1er trimestre décevant, l’action de la société mère de Google était restée en retrait sur le Nasdaq, de même que par rapport aux autres titres GAFAN (Apple, Facebook, Amazon et Netflix). Elle se porte mieux désormais.

Si Alphabet est une entreprise technologique, tout son modèle d’affaires est centré sur la vente de publicités. Google détenait l’an dernier 38,2% du marché de la publicité en ligne aux Etats-Unis, contre 21,8% seulement pour le numéro 2 Facebook. L’écosystème est particulièrement étendu. Android truste 84% du marché mondial, le navigateur Internet Chrome, 54%. Citons, parmi les autres sources actuelles et futures de rentrées publicitaires, Google Search, YouTube, Google Drive, Google Maps et Google Play. Les revenus publicitaires ont progressé de 16%, à 32,6 milliards de dollars, au 2e trimestre, soit près d’un milliard de mieux que prévu (30,7 milliards au 1er trimestre). De 15%, la croissance n’avait toutefois jamais été aussi faible depuis 2016. Le chiffre d’affaires (CA) consolidé s’établit à 38,9 milliards de dollars, un peu plus de 700 millions de mieux qu’escompté. En base annuelle, la croissance atteint 19,2%, et près de 22% à cours de change constants.

La division Google Other comprend tous les éléments non directement liés à la publicité, dont les services cloud (Google Cloud Products), un segment dans lequel Alphabet se range derrière Amazon et Microsoft. Elle achève le 2e trimestre sur un CA de près de 6,2 milliards de dollars. Si l’entreprise ne scinde pas le CA généré par ses différents types de produits, elle avait pronostiqué, en début d’année, un résultat de 8 milliards de dollars en 2019 pour Google Cloud. Google Other intègre également du hardware, comme le Chromebook, le Chromecast et Google Nest (domotique). Other Bets, la plus petite division d’Alphabet, gère des projets qui s’inscrivent dans des marchés de niche très divers et n’ont pas à être d’emblée rentables, comme les voitures autonomes et l’intelligence artificielle. Elle a généré au 2e trimestre un CA de 162 millions de dollars, pour une perte opérationnelle de près d’un milliard. Avec une marge opérationnelle de 24%, contre 18% au 1er trimestre, sa rentabilité a dépassé les prévisions – Alphabet a il faut dire diminué les rémunérations versées aux sites partenaires qui renvoient le trafic internet vers les sites de Google. De 28%, la croissance du nombre de clics payants (annonceurs qui rémunèrent Alphabet chaque fois qu’un utilisateur clique sur un lien donné) est inférieure aux attentes pour le deuxième trimestre consécutif.

Le bénéfice net, de près de 9,95 milliards de dollars, n’est pas représentatif, puisque 2,7 milliards proviennent de plus-values sur investissements. Par ailleurs, le 2e trimestre de 2018 avait été marqué par le paiement d’une amende de 5,1 milliards de dollars en Europe. L’entreprise est désormais visée par une enquête de la Federal Trade Commission aux Etats-Unis. Elle dispose, à l’issue du 1er semestre, d’une trésorerie de 121,1 milliards de dollars, pour une dette de 14,2 milliards. Elle compte procéder à un nouveau rachat d’actions, pour un montant de 25 milliards de dollars.

Conclusion

Le ralentissement de la croissance des revenus publicitaires semble endigué, mais il n’est pas pour autant question de réel redressement. Alphabet ne renouera jamais avec les taux de croissance des années passées, d’autant que son modèle opérationnel et la position dominante qu’elle occupe dans certains segments sont dans le collimateur des autorités. Nous conseillons toujours de vendre.

Conseil: vendre

Risque: moyen

Rating: 3B

Cours: 1.198,45 dollars

Marché: Nasdaq

Ticker: GOOG US

Code ISIN: US02079K1079

Capit. boursière: 831,6 milliards USD

C/B 2018: 28,2

C/B attendu 2019: 18,5

Perf. cours sur 12 mois: -1%

Perf. cours depuis le 01/01: +15%

Rendement du dividende: –

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