Aker BP signe de nouveaux records de production

La chute des cours du pétrole et du gaz a contraint le parlement norvégien à voter des mesures fiscales temporaires, pour soutenir un secteur d’importance nationale. Aker BP a sauté sur l’occasion pour accélérer la présentation, au ministère compétent, de ses plans de développement et d’exploitation du projet Hod, à proximité du projet Valhall Flank West entamé l’an passé.

Le groupe détient une participation de 90% dans Hod, dont le développement coûtera 600 millions de dollars et dont la production commencera au 4e trimestre de 2022. Les mesures prises par le gouvernement norvégien ont également aidé à débloquer les négociations avec Equinor, en compagnie duquel Aker BP développera Noaka, le plus grand gisement pétrolier et gazier non encore exploité au large de la Norvège. Les parties ont conclu un accord de principe à propos de la répartition des frais de développement et d’exploitation de la zone, de même que des revenus, et prévu de soumettre le projet définitif en 2022. Le développement, qui coûtera plus de 50 milliards de couronnes (NOK), permettra à Aker BP de mettre à terme en production des réserves équivalent à plus de 300 millions de barils de pétrole (première production en 2026-2027); l’on comprend pourquoi Noaka est, à l’instar de Johan Sverdrup, un maillon essentiel des ambitieux plans de croissance du groupe. Des plans qui ont été sérieusement contrariés par la chute, au printemps, des cours du pétrole, laquelle a contraint l’entreprise à suspendre tous les projets de développement non encore entamés. La direction n’espère donc plus multiplier par trois, à 450.000 barils d’équivalent pétrole (bep), la production journalière entre 2018 et 2026.

La situation sanitaire n’a pas empêché l’entreprise d’achever le 2e trimestre sur de nouveaux records de production. A 209.800 bep par jour en moyenne, la production a augmenté de 0,9% (+1.800 unités) par rapport au précédent record, réalisé trois mois plus tôt. Aker BP doit ces chiffres au démarrage parfait, en octobre, de Sverdrup, dont la quote-part s’est élevée à 43.900 bep par jour en moyenne au 2e trimestre. Le démarrage de Skogul a permis au site de Valheim d’accélérer sa production également. La première phase d’Erfugl, nouveau projet au niveau du gisement Skarv, sera entamée au 4e trimestre.

La production annuelle prévisionnelle, arrêtée à 205.000-220.000 bep par jour, est maintenue. L’augmentation à 232.000 bep par jour (+12%) n’a pu éviter au chiffre d’affaires de céder 32%, à 590 millions de dollars, dans la foulée de la dégringolade des prix du pétrole (-33%, à 29,9 dollars le baril) et du gaz (-40%). Grâce aux contrats de couverture, le prix de vente moyen du baril d’or noir a pu être maintenu à 40,9 dollars. Le coût de production est passé de 8,7 à 9,1 dollars l’unité. Le cash-flow d’exploitation est tombé à 329 millions de dollars (-50% en trois mois), mais le bénéfice net s’est établi à 170 millions de dollars (62 millions un an plus tôt). Le dividende prévu au titre de l’exercice 2020 sera divisé par deux, à 425 millions de dollars; à cet effet, le dividende trimestriel sera réduit de deux tiers, à 0,1967 dollar par action, soit un rendement annuel brut de 4%, à partir du 2e trimestre.

Conclusion

L’action stagne depuis qu’elle a quitté le portefeuille modèle, mi-juin. La rapidité d’intervention de l’Etat a soutenu dans une large mesure les plans de développement du groupe. Nous attendons que le cours d’Aker BP chute à moins de 150 NOK pour à nouveau en recommander l’achat et envisager une intégration au portefeuille.

Conseil: conserver/attendre

Risque: moyen

Rating: 2B

Cours: 182,65 couronnes norvégiennes

Ticker: AKERBP NO

Code ISIN: NO0010345853

Marché: Oslo

Capit. boursière: 65,7 milliards NOK

C/B 2019: 50,1

C/B attendu 2020: –

Perf. cours sur 12 mois: -29%

Perf. cours depuis le 01/01: -37%

Rendement du dividende: 4%

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