Aker BP: mise en production anticipée de Johan Sverdrup

A partir de 2023, le site de Johan Sverdrup fournira plus de 30% de la production norvégienne de pétrole et de gaz, un soutien énorme pour l’industrie du pays. Aker BP mise par ailleurs sur de nouvelles acquisitions.

C’est le 5 octobre, avec plus de deux mois d’avance sur le calendrier, qu’a démarré la production à Johan Sverdrup. Cet immense champ pétrolier est le projet le plus important au large de la Norvège depuis les années 1980. La première des deux phases autour desquelles s’articule le démarrage a débuté en 2015; elle aura coûté 83 milliards de couronnes, soit 32% de moins que le budget arrêté en 2015. La production devrait atteindre, à la mi-2020, 440.000 barils d’équivalent pétrole par jour.

La phase suivante, qui devrait s’achever fin 2022, portera la production à 660.000 barils par jour. A partir de 2023, Sverdrup fournira plus de 30% de la production norvégienne de pétrole et de gaz, un soutien énorme pour l’industrie du pays, dont la production journalière est tombée à moins de 1,6 million de barils cette année, son plus bas niveau depuis 1988. Sverdrup, qui devrait produire pendant 50 ans, est un partenariat entre Equinor (42,6%), Lundin (20%), Petoro AS (17,4%), Aker BP (11,6%) et Total (8,4%). Pour Aker, Sverdrup (51.000 barils par jour; 76.000 à partir de 2023) est crucial, puisqu’il devrait contribuer à porter, d’ici à 2025, sa production à 450.000 barils par jour (155.700 en 2018). Qui plus est, la faiblesse des coûts de production va l’aider à faire passer les siens de 12,5 dollars l’unité en 2019 à 7 dollars en 2023.

Aker achève le 3e trimestre sur une production journalière de 146.100 barils, contre 155.000 espérés. Le redressement, après un 2e trimestre en mode mineur (127.300 barils) pour cause de maintenance planifiée à Valhall et à Ula, a pris un peu plus de temps que prévu, et Alvheim a subi des avaries en juin (coût: 14 millions de dollars). La production moyenne escomptée en base annuelle a été revue à 155.000 barils par jour, contre 155.000-160.000 initialement. La moyenne après neuf mois s’établit à 144.000 barils. Le 4e trimestre sera également marqué par le démarrage de la production à Valhall Flank West.

Le groupe achève le trimestre sur un chiffre d’affaires de 723,9 millions de dollars (764,4 millions escomptés), contre 784,8 millions au 2e trimestre. L’augmentation des volumes vendus (+1,8%, à 143.300 barils par jour) n’a pas pu compenser la baisse du cours du pétrole (-11%, à 62 dollars le baril). La part du gaz dans l’éventail de produits a stagné à quelque 20% et son prix est demeuré inchangé. Le cash-flow opérationnel (Ebitda) a reculé de 8%, à 480 millions de dollars, et de 26,2%, à 1,54 milliard, en neuf mois. Le résultat net s’établit à -43 millions de dollars du fait de la dépréciation de 78 millions à Ula.

Pour concrétiser ses ambitions, Aker investit massivement dans l’exploration. Deux forages prometteurs en mer du Nord (Froskelår) pourraient à terme renforcer le hub de production d’Alvheim (51.403 barils par jour au 3e trimestre). Des découvertes ont été faites près de Skarv également (21.717 barils). Aker mise en outre sur de nouvelles acquisitions, de préférence proches de sites existants. Avec un endettement net de 3,3 milliards de dollars seulement (0,9 fois l’Ebitda escompté pour 2020), sa marge financière est suffisante.

Conclusion

Le titre a bien réagi au démarrage anticipé de Sverdrup. Il s’échange à 29,8 fois (15 fois) le bénéfice escompté pour 2019 (2020) et 5,4 fois (3,6 fois) le rapport entre la valeur de l’entreprise (EV) et l’Ebitda escompté pour 2019 (2020). Le groupe paie de généreux dividendes. Nous relevons notre conseil et envisageons une intégration en portefeuille.

Conseil: acheter

Risque: moyen

Rating: 1B

Cours: 253 couronnes norvégiennes

Ticker: Aker BP NO

Code ISIN: NO0010345853

Marché: Oslo

Capit. boursière: 91,9 milliards NOK

C/B 2018: 20,5

C/B attendu 2019: 30

Perf. cours sur 12 mois: -11%

Perf. cours depuis le 01/01: +16%

Rendement du dividende: 5,3%

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